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Bonheur Académie d’Alain Della Negra et Kaori Kinoshita

par | 28 Juin 2017 | CINEMA

Drôle d’endroit pour des rencontres

Lily (Laure Calamy) a décidé de passer ses vacances en Croatie dans un “summer camp” raëlien. Là, entre séances de redécouverte de son corps et partages d’expériences en mode post-hippie, elle ne perd pas de vue le but ultime de sa quête estivale : trouver un mec ! Et pourquoi pas ce chanteur presque branché ? (Arnaud Fleurent-Didier dans son propre rôle).

Ce marivaudage sur fond de rivalités féminines et de constats plutôt amers de l’état de la psyché des quadras françaises avait tout pour plaire mais, à force de maladresses scénaristiques et plombé par une immersion source d’un manque de recul idéologique manifeste, Bonheur Académie manque sa cible. Les personnages sont typés et plutôt drôles comme dans une version “reboot” des Bronzés et Laure Calamy excelle, une fois de plus, en incarnant une Lily séductrice et pathétique à la fois, entre légèreté affirmée et tristesse profonde (lire notre entretien ici : Entretien avec Laure Calamy).

Mais le procédé de départ est clairement à la base des faiblesses du film. Les réalisateurs ont plongé leurs comédiens dans un vrai camp d’été de la secte de Raël, les faisant jouer leur scènes au beau milieu des adeptes de l’homme qui se prétend messager des extra-terrestres. Si bien que le scénario se satisfait d’une (courte, 1h15 à peine) enfilade de situations proches de sketchs, plus ou moins écrits, au sein d’un environnement agréable (les plus beaux plans du film s’attardent sur l’architecture, la nature, en pleine torpeur estivale) mais problématique. Comment faire une comédie légère au cœur même d’une secte sans jamais remettre en cause le caractère mensonger, manipulateur et vénal d’une telle organisation ? En mettant en valeur Raël et ses adeptes sans aucune réserve ni aucun recul, le film atteint une limite gênante qui gâche grandement le plaisir.

Réalisé par Alain Della Negra et Kaori Kinoshita. Avec Laure Calamy, Michèle Gurtner, Arnaud Fleurent-Didier. Durée : 1h15. En salles le 28 juin 2017. FRANCE

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