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K.O. de Fabrice Gobert

par | 14 Juin 2017 | CINEMA

Twist again

Après Simon Werner a disparu (2010) et la série Les Revenants (dont il est le créateur), Fabrice Gobert revient au grand écran avec un nouveau thriller où théorie du complot et paranoïa battent le pavé des rues parisiennes. K.O, c’est l’histoire d’un homme d’affaire arrogant qui en une nuit voit sa vie basculer du tout au tout. Il était au sommet, celui d’un empire télévisuel, toujours au bras des plus jolies filles, le voilà déchu, dans le caniveau, seul et abandonné de tous. Kafkaïen. Laurent Lafitte est Antoine Leconte, l’archétype du beau salaud : riche, snob, pervers, cruel. Le diable s’habille en Prada, mais on se dit forcément qu’il ne l’emportera pas au paradis. Alors Gobert dégrade son héros bling bling et dresse sur son chemin toute une série d’épreuves qui vont le ramener brutalement sur terre. Antoine tombe de Charybde en Scylla, impuissant face à ce retournement de situation extrême (fin des privilèges, fin de partie). Comment distinguer le vrai du faux ? Quelle est la vie rêvée d’Antoine ? Celle où il est Dieu tout puissant ou celle où il n’est qu’un homme comme les autres ? Gobert forme des cercles infernaux concentriques mais leur multiplication finit par devenir prévisible et lassante. L’amplitude du cauchemar d’Antoine varie mais surtout faiblit à mesure du déroulement du récit qui tire vers The Game de David Fincher (même matrice) et parfois Fight Club (séances de combats clandestins entre salariés et stagiaires humiliés par leur boss). Mécanique trop huilée pour être surprenante (trop de twist tue le twist), K.O manque de nerfs et d’imagination là où Simon Werner a disparu répondait de ces exigences liées au genre (le film noir) dont Gobert s’empare depuis deux films. Une réalisation propre qui cependant manque de personnalité, plutôt efficace mais relativement lisse. Lafitte (convainquant) partage l’affiche avec Chiara Mastroianni, Pio Marmaï, Clotilde Hesme, Zita Hanrot, de très chics seconds couteaux ici pour interpréter des personnages secondaires assez caricaturaux, du jeune arriviste (incarné par Pio Marmaï) à la directrice d’antenne, odieuse manipulatrice (Zita Hanrot). On attendait le petit grain de folie, celui qui allait faire dérailler un peu le train. La déception au bout du tunnel…

Réalisé par Fabrice Gobert. Avec Laurent Lafitte, Chiara Mastroianni, Pio Marmaï … . Durée : 1h55. En salles le 21 juin 2017. Nationalité : Français.

 

 

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