Pendant toute la durée de la 5ème édition du Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz, retrouvez chaque jour sur FrenchMania le meilleur des films français et francophones en sélection, des rencontres avec les équipes de film et les membres du jury ! Jour 4 : Encore deux coups de cœur dans cette belle programmation du festival de Saint-Jean-de-Luz. Un pour le film canadien Chien de garde (rencontre avec la réalisatrice Sophie Dupuis et le comédien Jean-Simon Leduc ci-dessous), et l’autre pour Un Beau voyou, par Lucas Bernard, lui aussi passé à la question. Enfin, deuxième partie de nos rencontres-express avec les membres du jury avec Aure Atika et Lidia Terki.
Chien de garde : Compte ses blessures
La scène d’ouverture de Chien de garde est l’une des plus saisissantes vues cette année au cinéma, une scène violente, dérangeante qui fait l’effet d’une transe et introduit sans détour les deux personnages principaux. JP et Vincent sont deux frères que tout oppose. Le premier étudie, travaille et vit une belle histoire avec Mel, le second est hyperactif et imprévisible, victime de troubles du comportement Ce qui les réunit : un amour fraternel plus fort que tout et les basses besognes qu’il doivent effectuer pour le compte de leur oncle à la tête d’un réseau local de deal de drogues. Leur mère, en sevrage alcoolique, peut craquer à tout moment et les garçons doivent régulièrement aller impressionner avec violence les mauvais payeurs qu’on leur désigne. JP n’a qu’un seul but : conserver l’équilibre précaire de ce foyer à quatre. Nommé 8 fois (et récompensé 3 fois) aux “César” québécois, Chien de garde vient d’être choisi pour représenter le Canada à l’Oscar du meilleur film étranger, une consécration méritée pour Sophie Dupuis dont c’est le premier long métrage. La jeune réalisatrice prend son sujet à bras le corps avec une caméra vivace, instinctive qui se fraye des chemins impossibles dans cet appartement sombre et presque désincarné par le trop-plein de drames. Un climat crépusculaire s’installe dans la vie de ses deux frères fait de virées contraintes et de tensions omniprésentes.. JP passe l’essentiel de sa vie à protéger son cadet de ses accès de violence et des coups et blessures qu’il semble prendre plaisir à s’infliger. En plus de révéler au public français Jean-Simon Leduc (JP) et Théodore Pellerin (Vincent), deux immenses acteurs séduisants et intenses, Sophie Dupuis signe un premier film choc qui la place directement sur la liste des réalisateurs québécois à surveiller de près. Avec son intrigue à la James Gray et sa famille dysfonctionnelle à la Dolan, Chien de Garde vise juste : en plein cœur. FFM
Chien de garde, réalisé par Sophie Dupuis. Avec : Jean-Simon Leduc, Théodore Pellerin, Maud Guérin, Paul Ahmarani. Durée : 1h27 – En salles le 14 novembre 2018. CANADA
5 questions à Sophie Dupuis, réalisatrice de Chien de garde et à Jean-Simon Leduc qui interprète JP
Quel est le point de départ de cette histoire sombre de deux frères élevés dans la violence ?
Sophie Dupuis : Je suis fille unique et je suis fascinée par cette relation-là, cet amour là que je ne connaîtrais jamais en fait, celui entre frères ou entre frère et sœur. Ce n’est pas la première fois que j’en parle puisque je l’évoque aussi dans mes courts métrages. Les relations familiales sont toujours intéressantes, scénaristiquement parlant, parce que c’est intense et qu’on peut vraiment aller loin. Il y a les côtés toxiques, la difficulté de partir, de quitter ses repères, tout ce qu’on connaît. L’autre chose qui m’a amenée à écrire Chien de garde, c’est une histoire que j’avais entendue sur une mère et son fils qui avaient une très belle relation mais elle ne savait pas que ce jeune adulte était “collecteur”, ceux qui vont faire du mal à ceux qui ont des dettes de drogues. Elle avait fermé les yeux sur la réalité de son fils. Je me suis interrogée, comment on pouvait fermer les yeux sur quelque chose d’aussi violent ? Et j’avais envie de créer des personnages plus grand que nature. Tout se passe à Montréal dans le quartier de Verdun.
Jean-Simon Leduc : C’est un quartier ouvrier qui a été une “ville sèche” pendant un bon bout de temps, il n’y avait plus de bar, plus le droit de vendre et consommer de l’alcool.
Sophie : Je viens d’une petite ville dans une petite région du Québec et je voulais montrer un endroit où tous les gens se connaissent un peu. J’avais envie de recréer ça à Montréal.
Comment avez-vous imaginé ces deux frères ?
Sophie : En fait je voyais vraiment Vincent comme quelqu’un d’éclaté, d’imprévisible, de violent et dangereux et je voulais un personnage comme celui-là, incontrôlable, qui nous échappe un peu. Le personnage de JP (prononcé Jipi, NDLR), c’est celui qui s’occupe de lui, qui doit le gérer et limiter les dégâts, il est toujours à l’affut, c’est le chien de garde de la famille ! Sans lui, Vincent est comme une tornade incontrôlable qui peut faire de gros dégâts et l’un sans l’autre, il y a comme un manque d’équilibre. On a fait cinq semaines de répétition pour le film, pour moi c’était important de travailler en amont avec les acteurs. Dans ces cinq semaines les personnages ont beaucoup évolué. Après est venu le moment où mes acteurs dépassent ma propre compréhension des personnages, et je leur laisse une grande liberté.
Jean-Simon : La dynamique entre les deux était importante à régler pour savoir jusqu’où on pouvait aller sans se dire “je ne peux pas l’aimer s’il va aussi loin que ça”. avec Théodore (Pellerin, qui joue Vincent, NDLR), c’était parfait, c’est comme si Sophie avait organisé un blind date, elles organisait des soupers, des sorties au laser game, plein de trucs. On est devenus amis, je l’aime beaucoup, je pouvais lui faire confiance sur le plateau pour qu’il me donne la même énergie que la caméra soit sur moi ou sur lui.
Sophie : Ils ont vraiment travaillé ensemble ! Pendant ces cinq semaines de répétitions, les personnages ont beaucoup évolué. Après est venu le moment où mes acteurs dépassent ma propre compréhension des personnages, et je leur laisse une grande liberté.
Jean-Simon : C’est vraiment bien pour les acteurs parce qu’on se sent souvent pris dans des carcans de mise en scène, on se dit souvent qu’on pourrait aller plus loin mais là, Sophie nous faisait confiance et nous laisser faire. Dans mon cas c’était bien mais pour le personnage de Vincent, c’était encore plus important de savoir qu’il n’y avait pas de limite. Sur le plateau, la mise en scène était réglée chaque jour selon l’espace et les choses pouvaient changer pendant cette mise en place. Quand la caméra était à l’épaule avec Mathieu Laverdière (le directeur de la photo, NDLR) qui est franchement instinctif on savait qu’il allait nous suivre même si on changeait des mouvements.
Peut-on parler de la musique qui joue un rôle à part entière ?
Sophie : Quand j’écris j’ai besoin de musique, de me mettre dans un univers, une ambiance. Je cherche toujours des musiques très précises à faire écouter aux acteurs pendant les répétition et le tournage. Je pensais mettre plus de hip-hop et j’ai quand même cherché d’autres choses au moment du montage, je voulais quelque chose de plus angoissant en complément de la musique que les personnages écoutent. On a eu la chance de rencontrer des super compositeurs, Gaetan Gravel et Patrice Dubuc, ils ont fait un travail génial. ils étaient amoureux du film et cela transparaît dans leur travail. J’adore les cordes, les violoncelles, je suis très contente d’en avoir dans mon film. Et il y aussi une musique originale des Dead Obies, le groupe de hip-hop le plus connu au Québec.
Comment le film a-t-il été reçu au Québec lors de sa sortie en mars dernier ?
Sophie : On ne s’attendait pas à un tel accueil. Malgré notre petit budget de promotion, le film a fait beaucoup d’entrées et il est resté longtemps à l’affiche. L’industrie a aimé le film et nous avons eu des nominations et des prix au Gala Québec, l’équivalent des César : le montage, le prix révélation pour Théodore Pellerin et le prix d’interprétation pour la mère incarnée par Maud Guérin. Et puis maintenant le film représente le Canada aux Oscars (pour le meilleur film étranger, NDLR) et va sortir en France mi-novembre, c’est le bonheur !
Qu’est-ce qui se profile après l’aventure Chien de garde pour vous deux ?
Sophie : Je suis prête à tourner un film qui s’appelle Souterrain. Je viens d’une ville minière et j’avais envie de tourner dans les mines. La première chose qui m’a attirée c’est le décor mais, en rencontrant ces hommes qui travaillent sous terre, j’ai découvert une autre forme de fraternité, de famille, toutes les générations sont mélangées. Les gars ont du fun ensemble, il y a de l’humour, ce n’est pas glauque ou sombre. J’ai vu des gens passionnés qui aiment leur métier et les gens avec qui ils le font. J’attends les subventions pour tourner l’été prochain.
Jean-Simon : A Montréal, j’ai quelques jours sur une série. Je prépare un show au théâtre pour la fin de l’année, nous sommes en ce moment en répétitions pour cette création qui se base sur les créations de poètes québécois à travers les années et j’ai aussi écrit des textes. Et je viens finir le tournage d’un autre film sur deux frères, j’ai tourné pendant un mois dans le fin fond de la forêt, et ça va sortie d’ici un an, cela s’appelle Réservoir.
Propos recueillis par Ava Cahen et Franck Finance-Madureira – Photos : Jean-Simon Leduc et Théodore Pellerin dans Chien de garde – Sophie Dupuis sur le plateau / Crédit : Babas Photography-Fratel Film
Un Beau voyou : Attrape-moi si tu peux
Tout commence dans un appartement parisien visité par un jeune voleur maladroit et malchanceux, pris la main dans le sac par le commissaire de police qui y habite. Au lieu de passer les menottes au voyou, Beffrois (Charles Berling) lui fait vider ses poches et lui propose de papoter atour d’un jus de pamplemousse. Le ton est posé dès la séquence d’ouverture, assurément ubuesque. Sur le point de partir en retraite, Beffrois, chemise à la Magnum et jean Levis coupe nineties, n’a plus de temps à perdre avec des petits délinquants sans brillant. Ce qu’il aurait voulu attraper durant sa carrière, c’est un beau voyou. Lucas Bernard, réalisateur et scénariste, comble son personnage de manière astucieuse, convoquant la figure romantique et romanesque du voleur telle que de Broca, Wilder ou Hitchcock l’ont illustrée. C’est Swann Arlaud (charmeur et enchanteur), César du meilleur acteur pour Petit Paysan, qui enfile le costume de ce voleur à la touche originale, spécialisé dans le vol de tableaux côtés et intraçables. Autre marque distinctive de son personnage : il passe par les toits de Paris, aussi agile qu’un chat sur les tôles, ou que Grant dans La Main au collet. Il n’est pas né celui qui saura l’attraper – même sa maîtresse, jouée par la pétillante Jennifer Decker, le sait insaisissable. “Je préfère les secrets aux mensonges ” lui dit-elle sans détour. Élégante comédie, graphique et maîtrisée, Un Beau voyou de Lucas Bernard s’amuse avec la réversibilité des clichés, avec les apparences, toujours trompeuses, s’inscrivant dans la grande tradition de la comédie policière française, avec romance, action et séduction. Le plaisir de jouer est communicatif, le duo Berling-Arlaud, inédit, fait des étincelles, le tempo est enlevé – on ne s’ennuie pas une minute -, et le ton est toujours juste, délicieusement décalé (dialogues ciselés). Un joli pas de côté. AC
Un Beau voyou, réalisé par Lucas Bernard. Avec : Charles Berling, Swann Arlaud, Jennifer Decker. Durée : 1H44 – En salles le 21 janvier 2019. FRANCE.
4 questions à Lucas Bernard, réalisateur de Un beau voyou.
Quel a été le point de départ de cette histoire de flic et voyou ?
Lucas Bernard : Le point de départ, c’était le voleur. J’avais une envie de voleur. Une envie qui ne date pas d’hier. Et j’avais l’image de ce voleur qui se promenait masqué sur les toits, sur Paris. Je trouvais ça chouette, beau aussi. Quand on s’est mis au travail avec Florian Mole (producteur, NDLR), on a commencé à dérouler un fil. La figure du voleur a amené celle du flic, on réfléchissait alors à l’intrigue qui pourrait les réunir, mais aussi aux particularités que chacun de ces deux personnages pouvaient avoir. Petit à petit, à force d’écriture, c’est Beffrois, le commissaire, qui est devenu le personnage principal, avec sa problématique de goût – il a du mal à trancher, à dire s’il aime tel tableau ou tel autre, et, à sa façon, admire ceux qui sont sûrs de leurs goûts. Le chemin qu’on a pris pour arriver jusqu’à cette histoire précise était amusant, inattendu.
A l’écran, Swann Arlaud et Charles Berling, respectivement voyou et flic, et entre-eux, une femme, Jennifer Decker, restauratrice de toiles et maîtresse du voyou. Comment est né le désir de travailler avec ce trio d’acteurs ?
LB : En plusieurs temps, à plusieurs endroits. On tenait avec Florian à ce qu’il y ait évidemment deux générations d’acteurs pour incarner le flic et le voyou, et on savait qu’il serait plus facile de trouver l’acteur qui jouerait Beffroi que l’acteur qui incarnerait Bertrand. Le spectre du rôle était plus large, et il y a beaucoup de jeunes talents, on est allé à leur rencontre, on a réfléchi, on a fait un tri, et on est ravi que Swann ait accepté le rôle, on savait qu’il se passerait quelque chose avec Charles, quelque chose d’inattendu. Ils aiment tous les deux jouer la comédie. Il y a une dimension de plaisir dans l’interprétation. On a eu le coup de foudre aussi pour Jennifer Decker (de la Comédie française, NDLR). De par son expérience des classiques, elle n’avait aucun problème à manger le texte, parce que tout ceci est quand même très écrit, et leur talent à tous, c’est d’avoir rendu ça vivant, d’avoir fait vivre les mots et les situations. Je tenais aussi à ce que le voyou et sa maîtresse aient le même âge, et Swann et Jennifer sont de la même année. Ça créait une égalité entre eux que je trouve vraiment importante pour le film parce que la figure de la copine du hors-la-loi est bien souvent une pente savonneuse. Je ne voulais surtout pas qu’elle soit une jolie pépette qui tombe amoureuse du voyou parce qu’il est beau et courageux. C’était l’attirance pour le danger qui m’intéressait davantage. Essayer de faire du personnage de Justine un personnage qui ne soit pas anecdotique mais fort, c’était un enjeu réel. Mécaniquement, Justine est un pivot réel puisque c’est elle qui relie Beffrois et Bertrand.
Quand on est en face d’acteurs et actrice de cette trempe, comment les dirige-t-on ?
LB : Le plus simplement du monde. Avec Charles, on a cherché le costume, on a travaillé en amont avec l’habilleuse, ça nous a aidés à trouver le personnage, son allure, sa posture. Il y a eu quelque chose qui s’est fait intuitivement avec Charles. On a fait quelques répétitions, quelques lectures, mais l’idée n’était pas de transformer les acteurs en autre chose que ce qu’ils sont déjà et qui me plaît. Ce sont des acteurs solides. La première scène qu’on a tournée, elle se trouvait vers la page 80 du scénario, c’était le face à face au commissariat de Beffris et Bertrand, une scène capitale. Swann et Charles étaient directement projetés dans la situation, dans leur personnage. Je n’avais sur le plateau que des acteurs franchement balèzes, donc on pouvait déplacer des petites choses à droite à gauche, mais toutes simples, par exemple en disant à Swann, “là t’as qu’à retenir ta respiration”, des trucs dans le genre. J’avais des Rolls-Royce avec moi, donc rien n’a été compliqué. Le travail de directeur d’acteur n’est pas le même avec des acteurs de ce calibre en effet. Ici, chacun a pris son rôle en charge, faut juste pas le casser !
Le film a l’élégance des comédies policières franco-américaines, il convoque un certain héritage. Quelles sont vos influences ?
LB : Je me sens plus proche des comédies à la Philippe de Broca, à la Rappeneau aussi. J’aime aussi profondément le cinéma de Claude Sautet, c’est une influence avec laquelle je suis suffisamment à l’aise pour l’assumer. Il y a une forme d’humour, de mélange des genres, une façon d’attaquer tous les sujets de société un peu en biais, les opinions politiques affirmées des personnages … Une fois qu’on annonce la couleur politique de Beffrois (flic de droite, NDLR), ça rend le personnage lisible et on sait comment se positionner. En ce qui concerne la dimension comique, c’est quelque chose qui arrive assez tard dans l’écriture, elle est vraiment dans les dialogues. Tout le film pourrait être traité sur un ton plus pathos, ce ne sont pas des enjeux hilarants, mais je me serais ennuyé en écrivant ce film si j’avais pris ce chemin. J’ai une vision cynique du monde, donc c’est compliqué pour moi de revenir au premier degré.
Propos recueillis par Ava Cahen – Photos : Charles Berling et Swann Arlaud dans Un Beau voyou – Lucas Bernard / Crédit : Pyramide Distribution
Rencontre avec les membres du jury (2ème partie) : Aure Atika et Lidia Terki
3 questions à Aure Atika, actrice, réalisatrice, romancière
Comment abordez-vous votre rôle de jurée ?
Je le vis de façon très simple, je suis la plus vierge possible. J’aime bien ne rien savoir avant d’aller voir un film, que le noir se fasse et que je ne sache rien. J’essaie de garder l’émotion d’une simple spectatrice et puis, évidemment, le fait d’avoir un peu de bouteille fait que je vois des choses, que je m’attends à ce que cela remplisse quelques cases.
Qu’est-ce que cela représente pour vous de faire partie d’un jury 100% féminin ?
C’est un truc de sensations, mais c’est avant tout 7 personnalités différentes, ça ne change rien. Et je ne me pose pas la question sur l’attribution des prix par rapport à ça. Et puis on a tellement eu l’habitude d’avoir des jurys composés exclusivement d’hommes que c’est juste un retour à l’équilibre.
Quels sont vos projets en cours ?
Je suis dans Jonas qui va être diffusé sur Arte fin novembre, avec Félix Maritaud, un très très beau film qui a eu plein de prix à La Rochelle. J’ai une série anglaise sur la BBC et sur Netflix en 2019 qui s’appelle Black Earth Rising avec Michaela Coel et John Goodman, j’ai un film avec Thierry Goddard, Souviens-toi de nous qui doit passer sur France 2, je joue la mère d’un nouveau personnage ado dans Les Bracelets rouges, et j’ai tourné une pub avec un réalisateur hollywoodien qui va bientôt être diffusée.
Propos recueillis par Franck Finance-Madureira / Photo : © Yann Rabanier – Modds
3 questions à Lidia Terki, réalisatrice
Comment abordez-vous votre rôle de jurée ?
Simplement. Je vois des films qui me plaisent ou qui ne me plaisent pas et après, il faut essayer de défendre ses choix avec les autres personnalités qui composent ce jury.
Qu’est-ce que cela représente pour vous de faire partie d’un jury 100% féminin ?
A ma connaissance il n’y avait eu que celui de la Queer Palm en 2015 qui avait été 100% féminin donc c’est le deuxième et je trouve ça hyper courageux, c’est génial. Il faudrait que tous les festivals du monde décide la même chose pendant une année entière ! Juste pour remettre les choses en place et mettre les projecteurs sur les femmes de cinéma. Mais il ne faut pas que cela ait un impact sur notre façon de récompenser le films – il ne faut pas qu’il y ait d’autocensure – ni sur les réactions face au palmarès, il ne faut pas que cela déconsidèrent nos choix. Attendons les réactions !
Quels sont vos projets en cours ?
J’ai un projet de film fantastique et un autre de film d’anticipation. J’attends de trouver le producteur avec qui je me sentirai en mesure de poursuivre dans cet élan. Sinon je me produirai toute seule !
Propos recueillis par Ava Cahen et Franck Finance-Madureira / Photo : DR