Chaque année le Champs Elysées Film Festival promeut le meilleur du cinéma indépendant français et américain. FrenchMania se penche chaque jour sur les films programmés pour la compétition de cette édition on line du festival qui aura lieu jusqu’au 16 juin.
Pour cette troisième chronique, gros plan sur deux films français de fiction de la compétition : le très réussi La Nuit venue (en salles le 15 juillet prochain) qui nous plonge dans un Paris nocturne et mystérieux et le très originale Los Conductos qui nous entraîne plutôt dans un trip du côté de Medellin en Colombie.
La Nuit venue – Frédéric Farucci – France
Dans La Nuit venue, on suit Jin qui est chauffeur de VTC depuis près de 5 ans, date de son arrivée à Paris de sa Chine natale. Ce jeune passionné de musique électronique, ancien DJ à Pékin, est tout près d’avoir payé sa dette à la mafia chinoise locale en heures de travail nocturne au volant de sa grosse berline noire. C’est quand il rencontre Naomi, danseuse dans un cabaret interlope de Saint-Germain-des-Prés, qu’il va commencer à enfreindre les règles et compromettre son rêve de liberté. Avec cette plongée dans les méandres de la mafia chinoise à Paris, Frédéric Farucci signe un film direct et inspiré qui porte un regard nouveau et original sur la capitale la plus filmée du monde. Son exploration de ce monde souterrain et de cette communauté invisibilisée (au quotidien comme au cinéma) est merveilleusement servie par le couple inédit et convaincant que forment Camélia Jordana et Guang Huo.
Los Conductos – Camilo Restrepo – France-Brésil-Colombie
C’est un véritable trip dans lequel cette coproduction franco-brésilio-colombienne embarque le spectateur. Bienvenue à Medellin, Colombie, dans les tourments de Pinky, junkie en fuite. Avec son format carré, son mode de narration éclaté qui fait la part belle aux souvenirs traumatisants, aux légendes urbaines et aux cauchemars, Los Conductos est un film étonnant. Jouant habilement de la paranoïa existentielle qui envahit celui qui fuit une communauté sectaire et du regard et la voix hypnotiques de son interprète principal Luis Lozano, ce trip halluciné et percutant d’1h10 creuse un sillon particulier, définit son propre territoire et aborde par bribes, par flash, les grands traumas du monde contemporain. Un film sombre et complexe portée par une recherche esthétique inspirée.