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L’expérience cannoise d’Asaph Polonsky

par | 17 Mai 2017 | Non classé

L’an passé, Asaph Polonsky a présenté Une semaine et un jour à La 
Semaine de la Critique à Cannes. Un premier film aussi drôle 
qu’émouvant sur le deuil de Vicky et Eyal suite à la disparition de
 leur fils unique. A l’occasion de la sortie en DVD d’Une semaine et un
 jour chez Blaq Out, Asaph Polonsky revient pour nous sur son
 expérience cannoise. Témoignage.


Non seulement Une semaine et un jour était projeté pour la première 
fois à La Semaine de la critique, mais c’était également la première
 fois que les trois acteurs principaux voyaient le film. Et c’était
 exactement un an après le premier jour de tournage. Entre la première
version du scénario et premier jour de tournage, cinq
ans sont passés. Le processus du passage de l’écrit à l’écran a donc duré en tout six ans.
Je devais être assis à côté des acteurs. Mais en sortant de scène
après la présentation du film, il y a eu un problème de place (je 
pense que quelqu’un n’était pas assis dans le bon fauteuil) donc j’ai
 dû m’installer derrière eux. J’étais d’abord déçu de ne pas
 pouvoir être à côté d’eux pour observer leurs réactions durant le film. Mais 
il y avait quelque chose de drôle dans le fait de voir leurs têtes de 
dos, et d’imaginer leur expression pendant qu’ils se regardent sur 
l’écran. Trois acteurs incroyables, très différents de leurs personnages, chacun avec sa propre méthode de travail, assis les uns à côté des autres, partageant cette expérience. Au 
milieu de la projection, Tomer Kapon, qui joue Zooler, a atteint ma
 main pour la serrer, le visage toujours tourné vers l’écran – c’était beaucoup mieux
 que de voir son visage. Ce simple geste voulait tout dire. Je suis
 très reconnaissant d’avoir pu vivre cette expérience cannoise. Saar
 Yogev et Naomi Levari, les producteurs, et moi-même, travaillions sur 
ce film depuis 2010. En 2015 d’autres collaborateurs nous ont rejoints 
et nous nous sommes attelés à faire un film comme nous le voulions et
 savions le faire. Il n’y avait aucune garantie qu’il aille quelque 
part. C’est un petit film, et nous avons tout mis dedans. Le fait 
qu’il soit accepté à La Semaine de la Critique signifiait que le film
 allait être exposé et se faire connaître, il a été vendu pour une 
exploitation en salles dans de nombreux pays et festivals. C’était le 
grand départ de ce film, et tellement de choses se sont passées depuis 
cette première projection. J’ai récemment discuté avec quelqu’un qui 
était à cette première projection à Cannes. On se connaissait à peine
et elle est venue voir le film. A la fin du film, il y a eu une longue
 standing ovation, et après cela elle est venue vers moi et m’a pris 
dans ses bras. Elle m’a dit que je tremblais comme une feuille, ce
 dont je ne m’étais pas aperçu jusqu’alors. Apparemment, vu de 
l’extérieur, je semblais calme et en plein contrôle, mais quand elle 
m’a pris dans ses bras, j’étais une feuille tremblante. En y repensant
 cela a du sens, j’avais à partager le film avec ma femme, mes acteurs,
collaborateurs, et un public tout neuf qui n’en savait rien, cela peut
 vous faire trembler d’excitation, et bien avant de savoir toutes les 
belles choses qui allaient arriver avec ce film après. Hier, on m’a appris que
 la musique du film, écrite par mon ami et collaborateur Ran Bagne,
serait jouée avant les projections des films en compétition cette année à la 
Semaine de la Critique. La musique qui reste dans la salle de cinéma : que demander de plus ?

***

Last year, Asaph Polonsky was presenting One Week And a Day at the
 Critic’s Week in Cannes. A first movie as funny as moving on Vicky and
 Eyal’s mourning after the death of their only son. On the occasion of
the release of One Week and a Day in DVD by Blaq Out, Asaph Polonsky
 returns for us to his Cannes experience. A Testimony.


Not only was the screening at Critics’ Week the premiere of One Week 
and a Day but it was the first time that the three leads of the film 
saw the film. It was exactly a year on the day since we had our first
shoot day. It took 5 years from the first draft of the script to the 
first day of the shoot. Six years in the process from script to 
screen. I was supposed to sit next to the actors during the screening.
 But as we got off the stage, after presenting the film there was a
mishap with the seats (I think that someone was not sitting in their
 seat) so I had to sit behind them. At first I was disappointed that I
 didn’t get to sit by the actors and see how they are interacting with 
the film. But there was something fun about seeing the back of their
heads, wondering what is going on their faces as they see themselves 
up on the screen. Three amazing actors, very different from the 
characters they portray, each with their own way of working, but
 sitting next to each other and sharing an experience. In the middle of
the screening, Tomer Kapon, who plays Zooler, reaches to shake my hand
 while still watching the film – that was much better than looking at
his face. That simple gesture said it all. I’m grateful for the Cannes
 experience. Saar Yogev and Naomi Levari, the producers, and I were 
working on the film since 2010, in 2015 more collaborators joined in
and we set to make a film the way we wanted and knew how. There was
 no guaranty that it will go anywhere. It’s a small film and we put
 everything into it and getting accepted with it to Critics’ Week meant 
having a spotlight on it and putting it out there – it got sold to be 
screened theatrically many countries and film festivals. That was the
 starting point of the film and so much has happened with it since that 
first screening. Recently I talked with someone that was at the
 premiere at Cannes. We barely knew each other and she came to see the 
film. At the end of the film we had a long-standing-ovation and when
 it all ended she came to talk to me — and hugged me. Now, I did not
know this until recently, she said that I was shivering like a leaf.
 Apparently on the outside, I seemed in control and calm, but when she
hugged me – a shivering leaf. Looking back on it, it makes sense, I
got to share the film with my wife, my actors, collaborators and a 
fresh audience that did not know anything about the film – just that
s hould make you shiver with excitement, and that’s before even knowing
 about all the great things that had happened with the film afterwards. Just
 yesterday I was told that music from the film, that was written by my
friend and collaborator, Ran Bagno, will be played before the 
screenings of the films in competition at Critics’ Week this year. Music that 
stays in a film theater : I can’t ask for anything more.

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