Il est la révélation incontournable de cette fin d’année, le jeune Paul Kircher est le cœur du dernier film de Christophe Honoré, Le Lycéen. Dans ce film intense, intemporel et moderne, il incarne le jeune Lucas confronté au décès brutal de son père. Entre deuil et chaos adolescent, il parvient à exprimer une singularité touchante, une nonchalance élégante à l’épreuve des secousses du passage à l’âge adulte.
Quelques mots pour décrire votre personnage ?
Paul Kircher : Lucas est un personnage, qui, à cause du bouleversement qu’il vit ne maîtrise plus grand-chose dans sa vie. La seule chose qu’il maîtrise c’est sa sexualité, il est très tranquille avec ça, il n’a pas de doute. C’est un garçon qui est à un moment de sa vie où il découvre plein de choses, c’est un peu une éducation sentimentale.
Quel directeur d’acteurs est Christophe Honoré ?
Paul Kircher : Il est vraiment merveilleux parce qu’il te laisse une immense liberté même si cela peut paraître étonnant au début. Jamais je n’ai senti qu’on était dans la reproduction de quelque chose qu’il avait imaginé en amont. En fait, par différents moyens, il conduit les choses à un endroit, et observe surtout. Il fait vraiment équipe avec toi mais pas dans le but d’obtenir quelque chose de toi mais plutôt pour être avec toi, d’être avec le comédien et de l’accompagner, de découvrir ensemble. Cela ne passe pas par des mots ou des indications juste avant la prise mais plutôt par une relation d’homme à homme. Sur le plateau, il est très joueur, il fait beaucoup de blagues, il jouait un peu avec moi en m’imitant ou en mimant le jeune provincial qui débarque à Paris et qui a la tête pleine de rêves. Il m’a beaucoup inspiré.
Et il interprète le père de votre personnage…
Paul Kircher : Oui, on a fait ces scènes-là pendant les deux premiers jours de tournage. Les scènes de voiture sont toujours un peu longues, on est immobilisés un certain temps donc cela nous a permis de passer du temps ensemble et c’était un bon moyen de savoir quelle était la place de chacun. Il était le père, moi le fils. On a surtout beaucoup rigolé. Je savais que c’était une histoire personnelle mais nous n’en avons jamais vraiment parlé ensemble.
Quel a été votre réaction en découvrant le film ?
Paul Kircher : En découvrant le film, cela ne me gênait pas du tout de me voir. Cela me paraissait presque extérieur, plus rien ne m’appartenait. Je ne sais pas trop quoi penser du film mais je sais qu’il est réussi et que cela restera un souvenir important pour moi.