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Caroline Poggi et Jonathan Vinel (Eat the Night) : « Le cinéma est aussi un refuge »

par | 18 Juil 2024 | Interview, z- 1er carré gauche

Six ans après Jessica Forever,  le deuxième long métrage des cinéastes Caroline Poggi et Jonathan Vinel était présenté à la Quinzaine des cinéastes en mai dernier. Avec Eat the Night, ils continuent d’explorer mondes et refuges où réel et virtuel, amour et violence se confrontent jusqu’au sublime. Rencontre.

Votre premier long métrage Jessica Forever est sorti en 2018, vous réalisez depuis régulièrement des courts métrages. Quel a été le déclencheur d’écriture de ce deuxième long métrage  ? 

Caroline Poggi : Il n’y a pas de déclencheur à proprement parler. On venait de finir Jessica Forever et forcément, après un premier long, tu réfléchis à ce que tu vas faire après… La sortie du premier n’était pas évidente à plein d’endroits parce qu’on avait attendu très longtemps. On avait du mal à se remettre à bosser mais on écrivait beaucoup sans savoir quel film on allait faire. Il y avait plein d’embryons d’idées ou de choses qui nous influencent. Le vrai point de départ d’Eat the Night, je pense, ça a été le personnage de Night et l’histoire d’amour autour qui était un peu construite différemment sur les premières versions, plus par flashback. Et en parallèle, tout notre travail a toujours été influencé par les jeux vidéo et ça faisait un moment que l’on regardait des vidéos de fins de serveurs sur YouTube. On trouvait qu’il y avait un truc chargé émotionnellement dans ce que ça raconte, des mondes en ligne, du virtuel de toute une génération qui grandit là-dedans. Petit à petit, tout ça s’est transformé et le personnage d’Apolline est arrivé. Ça s’est fait naturellement. Comme tous nos autres films étaient plus ou moins tous plutôt déréalisés dans des mondes qui s’imprègnent plus du jeu vidéo et du dystopique, là, on avait envie de faire un film dans le réel. On prend ce défi-là et on y va à bras-le-corps. Donc, il y avait un peu toutes ces envies mélangées et on a écrit avec un co-scénariste, Guillaume Breaud, qui avait écrit, notamment, Une Vie violente,avec Thierry De Peretti, un film que l’on avait beaucoup aimé.

Qu’est-ce qu’il vous a apporté dans votre duo et votre écriture à deux ? 

Caroline Poggi : Guillaume nous a apporté une rigueur d’écriture et nous a confronté vraiment au réel.

Jonathan Vinel : Là où Guillaume est hyper fort, c’est qu’il n’est pas scénariste de formation. Il fait des films à la base. Et en gros, lui, il est arrivé par le scénario parce qu’il faisait des retours au montage. Les gens trouvaient ses retours très intéressants. Et c’est comme ça qu’il a commencé à écrire mais il n’a pas une formation stricte. En plus du fait d’être rigoureux, il te laisse aussi la place de trouver tes propres solutions. Ce n’est pas quelqu’un de très directif. Il ne va pas t’imposer des choses mais il te laisse la chance et le temps de trouver comment tu veux raconter. Comme pour nous c’était un film plein de choses, de désirs différents, tout l’enjeu, c’était d’arriver à créer cette contamination et cette continuité entre tous les espaces avec une rigueur d’écriture.

Caroline Poggi : On a commencé à écrire le premier jour du confinement, c’était assez étrange. Le plus gros du scénario a été écrit en visio avec Guillaume. Et ce n’était pas plus mal, parce que ça nous a donné une espèce de bouée de sauvetage dans ce moment où on ne vivait que pour ça. Et ce que je voulais dire par rapport au réel, c’est qu’il nous a vraiment poussé à être précis là-dedans, c’est lui qui nous a amenés au Havre, par exemple. On avait écrit  « cité industrielle » au début. Guillaume nous a dit « non, mais votre cité, votre ville, elle n’existe pas, il faut qu’on trouve quelque chose ». Je voulais la mer, le nord, le froid. Il nous a conseillé d’aller au Havre. Il nous a un peu poussé à nous confronter à quelque chose du monde. Après, il y avait quand même des choses assez familières pour nous. Les personnages de Pablo et de Night ce sont des personnages qui gravitent depuis quelques années autour de nous mais ce rapport-là, on va dire, presque géographique, ça vient vraiment de lui. Puis, la cinéphilie, parce que Guillaume, c’est quelqu’un qui est extrêmement cinéphile. Il y avait vraiment un échange de cinéma. Pour moi, c’est hyper important, de savoir qu’on peut parler cinéma et il avait aimé Jessica. On a pu travailler avec quelqu’un qui aime notre travail d’avant et qui ne veuille pas nous transformer, qui comprenne là où on a envie d’aller, mais qui ne soit pas en rejet aussi d’une forme qu’on a pu expérimenter auparavant. 

Et pour la partie jeu vidéo, Darknoon, vous avez aussi travaillé en collaboration ? 

Caroline Poggi : Oui, avec Lucien Krampf et Sarah Dibiza.

C’est un vrai défi, non, d’avoir voulu recréer totalement un jeu dans le film ?

Jonathan Vinel : On s’était posé la question au début de savoir si on crée un jeu entièrement ou si on reprenait des parties d’un jeu existant. Mais en fait, vu qu’on savait qu’il y avait cette évolution dans le film, où à un moment, l’avatar prend le visage des personnages, on savait que de toute façon, il faudrait en passer par là. Donc on a préféré tout faire pour maîtriser entièrement la direction artistique. Mais c’est sûr que c’était un peu ambitieux, parce qu’on n’avait jamais fait ça. Lucien, il avait déjà fait un jeu, mais plutôt minimal par rapport à l’ambition de celui-ci. Et financièrement, il fallait trouver un truc qui marche, puisqu’on n’avait pas du tout le budget pour aller vers un énorme studio. C’était presque le coût du film entier. Il a fallu trouver des trucs techniques et artistiques pour y arriver. Mais ça a été très long, parce qu’on a eu presque un an de retard. 

Caroline Poggi : Mais déjà, le choix, ça a été de ne pas faire ça avec un studio. On a essayé, ça n’a pas marché. 

Jonathan Vinel : Sarah et Lucien étaient quand même là dès le début, mais à des postes différents. C’était presque plus de la DA et de la conception technique en lien avec nous. Et au fur et à mesure, il s’est avéré que le film ne pouvait pas se faire autrement qu’avec eux. Il a fallu repenser aussi le truc et apprendre, parce que même eux, ils n’avaient jamais fait de motion capture. On avait des ambitions élevées. On a grandi avec des jeux vidéo où les rendus sont hyper précis et réalistes. Et en fait, on savait qu’il fallait aller là-dedans pour que le film marche et pour qu’il s’ouvre même aux gens qui ne connaissent pas les jeux. Le réalisme c’est soit ça marche, soit ça ne marche pas. Le film reposait sur ça. Ce sont des images qu’on a eues très tard, vers la fin du montage. Tout le film, au début était un pari et une attente avec beaucoup de stress pour savoir ce que ça allait être. 

Caroline Poggi : C’est vrai que pour un film où tu parles vraiment de contagion d’un monde à l’autre, on ne savait pas à quoi ça allait ressembler. Donc, on avançait vraiment à l’aveugle. Les dernières images, on les a eues en décembre, deux semaines avant de finir le montage. On faisait le montage images et en parallèle, on avait une petite salle à côté avec Sarah et Lucien et on faisait des allers-retours entre les deux. Mais c’est ça qui était génial.

Jonathan Vinel : Et on a pu faire ça parce qu’on avait déjà commencé à travailler avec eux sur des films plus petits comme Bébé Colère. On a appris ensemble. De mon côté, j’avais déjà fait des films avec des jeux et je savais un peu comment ça marchait. En-tout-cas, l’idée de mettre un découpage de cinéma à l’intérieur d’un jeu, c’était déjà quelque chose qui me travaillait. Tout était hyper précis comme au tournage.

Caroline Poggi : Mais ce qu’on ne dit pas assez souvent, c’est que la post production a duré 15 mois. Car même une fois que tu as sorti tes images de jeu, elles sont toutes muettes. Tu as zéro son, tu n’as rien. Il faut tout refaire. Il y a eu un travail énorme de montage son, de bruitages, etc.

Mais c’est aussi ce qui devait être fascinant dans la fabrication de votre film, non ? 

Caroline Poggi : À la fin, tu es content. Mais c’est vrai que quand tu avances, tu ne sais jamais. On se disait que ça allait être raté. On s’imaginaient des personnages moches…

Jonathan Vinel : On a eu de sacrées angoisses.

Caroline Poggi : La première Apo 76, on en a pleuré et on en a fait des cauchemars. C’était un challenge. 

Il y a un contraste intéressant dans Eat the Night, malgré la violence du jeu, les couleurs sont vives alors que le film est beaucoup plus sombre et nocturne dans le réel pur… 

Jonathan Vinel : C’était un peu instinctif, je pense, vu que la DA du jeu est inspirée de jeux japonais comme Dark souls et Bloodborne, qui sont des jeux très gothiques et donc plutôt sombres. Vu qu’on savait que le film allait être une tragédie et qu’il n’y a pas beaucoup d’espoir en tout cas sur la fin, on voulait qu’il y ait un truc qui reflète la joie de vivre, que les personnages aillent vers la lumière. Même le fait que Pablo possède une moto verte, ce n’est pas vraiment un truc que tu prends quand tu veux être discret pour dealer mais c’était un peu de jouer avec des personnages et un côté presque manga.

Caroline Poggi : C’était aussi pour avoir une espèce de contraste dans toute cette noirceur, d’avoir un côté adrénaline dans tout ce que ça peut convoquer, le jeu, les extasies… Ces personnages trouvent leur refuge dans ces mondes un peu fluo. On voulait que tout soit fluo et même dans les lampes, les costumes, il y avait un gros travail de couleurs pour que ça reflète leurs émotions, leur envie de vivre et de dévorer les choses. Ces couleurs contrastent avec cette noirceur ambiante de ce monde en ruine dans lequel ils vivent.

L’autre antagoniste très présent, c’est de travailler avec l’amour et la violence, de manière extrême. Le rapprochement dans le jeu va finalement se recréer dans la vie alors que le film va de plus en plus vers la violence. C’est un contraste que l’on retrouve dans tous vos films…

Caroline Poggi : C’est le mélodrame, la tragédie, oui, mais c’est un goût de cinéma et de littérature, d’aller vers des extrêmes et de convoquer en toi quelque chose qui va te réveiller, te déranger. C’est un pur désir de provoquer des sensations chez le spectateur qu’on cherche dans le cinéma parce que moi, ce sont des émotions qui me réveillent aussi. 

Jonathan Vinel : Je viens de la musique, à la base, j’avais un groupe de métal et j’ai toujours aimé les trucs assez violents, mais en même temps, le screamo, c’est un style de musique qui est très mélodique. Et j’ai toujours aimé les personnages un peu en marge, intenses, mais qui essaient quand même de briller. Après, je pense que l’on écrit des personnages quand même de plus en plus lumineux, moins nihilistes.

Caroline Poggi : Même si la situation reste dramatique, eux, ils essayent de se battre contre ça, en tout cas. Ce ne sont pas des surhommes ou des surfemmes, mais on essaye de créer des personnages qui  débordent là où la vie nous le permet de moins en moins. Et ça passe par le jeu, la fête, la danse… Ce sont des besoins primaires pour rester vivant et ça peut aussi passer par la violence.

Et en ça, c’est important pour vous d’avoir des personnages qui sont toujours en marge et qui se révèlent à cet endroit ? 

Jonathan Vinel : C’est aussi ça qui nous intéresse à chaque fois. On a toujours été, je pense, dans nos films du côté de ceux qui ont déjà pété un câble ou qui ont eu le désir de ça. On peut comprendre facilement pourquoi on peut devenir comme ça dans le monde tel qu’il est. Et donc, ce sont toujours des personnages qui ont déjà été déterminés par un marqueur mais qui essayent quand même de lutter pour ne pas être que ça.

Caroline Poggi :  Je pense que c’est aussi dans les marges que nous, on se retrouve dans la société, dans le monde contemporain. C’est là où j’évolue et grandis. C’est presque un contre discours de leur donner vie, de les écouter, de les regarder. Et de regarder cette violence c’est important même si j’ai l’impression que beaucoup n’ont pas envie de la voir. Si tu apprends à l’écouter, à la regarder, à la comprendre quelque part peut-être qu’on en aurait plus besoin. Ce n’est pas une fin en soi, la violence. Si elle est là, c’est que ça raconte quelque chose, les conséquences d’un monde.

Il y a cette sublime histoire d’amour dans le film qui est assez rare au cinéma, car il n’est jamais question de contextualiser la sexualité de ces deux garçons. Pablo et Night sont simplement deux garçons qui se rencontrent et s’aiment en dehors de tout codes… c’était la volonté de départ ? 

Jonathan Vinel : C’est vraiment le début du projet. Il y avait un désir que ce ne soit pas un sujet, mais que ce soit là et normal, entre eux, et que ce ne soit même jamais un problème dans le film pour personne. Il n’y a pas d’agression liée à ça et tous les problèmes qu’il y a dans le film ne sont pas liés à la sexualité. Ce sont des guerres de rivalité, de bandes, de territoires… Je pense qu’on a toujours peur des films à ce sujet, ce n’est pas ça qui nous intéresse. Et on est entouré de gens pour qui c’est normal d’assumer sa sexualité. Le film raconte presque l’étape d’après où ce n’est déjà plus un problème pour personne.

Caroline Poggi : Après, quand tu vois les films d’Araki, il y a peut-être aussi des endroits où ça a déjà existé, ou même chez Jean Genet.

Jonathan Vinel : J’ai beaucoup lu Genet et je me sens assez lié à une sexualité très proche d’un rapport à la violence avec presque une fascination des meurtres, du sang… Nos personnages sont liés par ce goût, c’est pour ça qu’ils se rencontrent par la bagarre. Donc, il y avait un peu cette idée d’un amour hyper érotique, mais lié aussi à une espèce de puissance.

Les scènes de sexe sont même plutôt lyriques. Comment vous avez travaillé avec comédiens ? 

Caroline Poggi : Très simplement mais c’était très écrit. Il y avait quand même toute une mécanique à suivre, il ne fallait pas qu’ils donnent trop de leur intimité en improvisant. Ce qui était plus compliqué, c’était d’aborder ce sujet au casting. Je ne pensais pas que ce serait à ce point, j’ai été quand même très étonnée : on est en 2022 et ça reste quand même un des plus grands tabous de l’humanité le sexe entre hommes. J’ai halluciné. Théo et Erwan ont été des évidences quand on a commencé à parler avec eux et ils ont accepté complètement ces scènes.

Jonathan Vinel : Mais on savait qu’il fallait qu’elles soit réussies parce que elles sont structurantes pour leur amour. Il fallait que ce soit un point d’orgue. On a répété aussi ensemble. Et c’était aussi un travail avec la musique. C’était la première fois qu’on faisait composer la musique et il y avait un thème lié à ce moment de la scène d’amour qui revient plusieurs fois dans le film pour provoquer ce sentiment. On a travaillé avec François Boulanger qui est un compositeur belge et il a un truc très romantique et, en même temps, qui grince ce qui est assez étonnant et pas forcément fluide.

Caroline Poggi : Ça rappelle un peu ce monde virtuel qui déraille. Il y a des espèces d’anomalies industrielles à la frontière avec des sonorités lyriques qui marchaient super bien avec le film. Et on a vraiment travaillé par thème. Après pour revenir à cette histoire d’amour, on a beaucoup regardé Happy Together, Brokeback Mountain, le cinéma d’Araki, de Chéreau et Fassbinder. On vient aussi de ce genre de cinéma. On voulait faire ressentir ces êtres qui débordent de désir, que ce soit un amour maladroit, rapide, sauvage, et je pense que Théo et Erwan ont des énergies comme ça dans la vie. Ce sont des êtres humains qui agissent plus vite qu’ils ne pensent, qui sont impulsifs. C’était une évidence quand on les a vus et c’est aussi pour ça que ces scènes marchent aussi bien.

C’est important pour vous au cinéma, de recréer à la fois des mondes, des formes différentes et d’avoir un nouveau regard ?

Jonathan Vinel : J’ai l’impression que ce qu’on cherche, c’est aussi faire des films qui parlent de l’époque actuelle avec les outils de l’époque actuelle. On nous reproche un peu cette hybridation mais comment on fait pour raconter l’époque ? Ce n’est pas théorisé mais il y a un peu un truc de se dire aussi qu’il faut essayer d’utiliser des outils de cinéma de l’époque et de ne pas faire que des remakes de films qui sont plus déconnectés. On se réclame aussi d’un cinéma de recherche où on aime bien chercher, on aime bien aussi le mystère, ne pas tout résoudre. Ça se perd de plus en plus parce que même en commission, souvent, il faut tout dire, il n’y a plus de place pour que le spectateur se fasse son propre film. Et nous, je pense qu’on aime bien aussi laisser de la place aux gens.

Là, il y a une volonté de continuer à expérimenter ? 

Jonathan Vinel : À chaque fois qu’on fait un film, on ne sait pas si ça va marcher, on ne sait pas comment ça va tenir. C’est tout l’enjeu du film, c’est de faire tenir tout ensemble mais en fait, c’est pour ça qu’on est méga stressés, ce n’est pas confortable. Et on a toujours essayé de fuir un rapport à la moral, de ne pas dire si les choses sont bonnes ou pas mais plutôt de se mettre à la place de ceux qui les ont faites. C’est plutôt un rapport structurel au monde. 

Tout ça est très politique non ? 

Caroline Poggi : Il y a toujours une recherche vis-à-vis du monde. Faire des films, ce sont des moyens pour nous d’exprimer quelque chose du monde et de le regarder, de chercher, d’essayer de comprendre. Et c’est pour ça que l’on tient tant à la forme du court métrage parce qu’elle se fait dans des temps beaucoup plus courts et peut être plus en prise avec le moment qu‘on est en train de vivre. Je serai malheureuse d’attendre toujours cinq ans pour faire un film, c’est dur quand tu en as vraiment besoin pour t’accrocher au monde. Je ne dis pas qu’on cherche des réponses et qu’on les trouve mais cela permet d’ouvrir, de trouver d’autres mondes, des refuges un peu comme nos personnages. Le cinéma est aussi un refuge. 

Jonathan Vinel : Et c’est aussi presqu’un endroit à défendre vu qu’il y a toujours eu une lutte du cinéma, même interne. J’ai l’impression que le cinéma est entre un art bourgeois et un truc plus de recherche. Et les films politiques ce ne sont pas forcément que des films qui parlent de politique. C’est ce que disait Godard « il ne faut pas faire de films politiques mais il faut faire politiquement des films », donc c’est aussi rechercher à l’intérieur de ça. On est dans une lutte sur l’avenir du cinéma et on ne veut pas se dire qu’il y a des choses que l’on n’a pas le droit de faire. 

 

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