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Faute d’Amour d’Andreï Zviaguintsev / Compétition Officielle

par | 18 Mai 2017 | Non classé

Juste la fin du monde

Habitué du Festival de Cannes, Andreï Zviaguintsev présente en compétition officielle cette année Faute d’amour, trois ans après la sélection de Leviathan, récompensé du prix du scénario. Un couple au bord du divorce, et un enfant au milieu souffrant du manque d’attention et d’amour de ses parents, voilà le programme concocté par Zviaguintsev. Si le récit se révèle rapidement sans surprise (un poil linéaire), la tension naît de la mise en scène et sa grammaire implacable. Faute d’amour est une machine. Tout est bétonné, verrouillé. Zviaguintsev brosse à travers le couple parental le portrait d’une société désensibilisée qui ne sait pas voir plus loin que le bout de son nez (ou de sa queue). En arrière plan, l’apocalypse. La radio en parle : les conflits, la haine, la guerre, les crimes. La morale se fait alors nette : sans amour, il n’y a plus d’espoir, sans amour, on s’évapore. Faute d’amour est trop évident pour être honnête, et certaines intentions nous échappent, comme la volonté de multiplier à tout prix les plans sur le cul et les seins des comédiennes. Un petit côté hétéro-macho gênant, même si l’on reconnaît la misanthropie générale du film qui s’inspire de Scènes de la vie conjugale de Bergman. Puissant par percée, mais pas sur la durée.

Réalisé par Andreï Zviaguintsev. Avec Maryana Spivak, Matvey Novikov, Andris Keishs. Durée : 2H07. 

 

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