Luna d’Elsa Diringer
La face cachée de Luna
Pas facile de l’aimer d’emblée cette Luna. Elle sort avec un macho à deux balles, pseudo mâle alpha égoïste qui la prend pour une conne. Elle se conforme à ce qu’on attend de la cagole écervelée, capable de rire pendant qu’un jeune homme est violé en groupe, à l’aide d’un bouteille, pendant une soirée arrosée. L’empathie n’est pas gagnée et c’est là tout l’intérêt de la première moitié de ce premier film d’Elsa Diringer qui n’est ni plus ni moins qu’un portrait de jeune fille paumée en périphérie de Montpellier. Le naturel de la jeune comédienne Laëtitia Clément agit et Luna s’humanise et se révèle. La deuxième moitié qui fait se rencontrer Luna et Alex, la victime du viol, est malheureusement un peu convenue et balisée par des repères scénaristiques qui tiennent parfois du feuilleton estival mais la présence à la fois fragile et maladroite de Rod Paradot (Alex) permet de maintenir l’attention. Il la met en valeur, s’intéresse à elle, elle va enfin écouter son cœur et montrer une autre facette de sa personnalité, la nouvelle Luna. La confrontation de ces deux jeunes comédiens d’instinct est peut-être en soi le sujet le plus passionnant de ce premier film. Parfois maladroit mais toujours sincère, Luna révèle une réalisatrice et une comédienne qui méritent d’être suivies avec intérêt.
Réalisé par Elsa Diringer. Avec Laëtitia Clément, Rod Paradot, Lyna Khoudri, Julien Bodet, Juliette Arnaud, Frédéric Pierrot, … Durée : 1h33. En salles le 11 avril. FRANCE