La revanche d’une rousse
C’est alors qu’elle se cogne la tête contre la porte de l’appartement de son ex petit-ami que nous rencontrons Paula, jeune femme au bord de la crise de nerfs. Larguée, paumée, sans domicile et sans emploi, trimballant ses sacs de rues en rues, l’héroïne connaît un sévère passage à vide. Son mec l’a plaquée, sans préavis, et Paula doit désormais se débrouiller par elle-même et affronter le monde, hostile. C’est la jungle. Les montagnes russes. Les illusions. Les désillusions. Heureusement, les pentes sont aussi faites pour être remontées. Léonor Serraille signe un premier film aussi drôle qu’émouvant sur les épreuves qui fragilisent et endurcissent les jeunes femmes d’aujourd’hui. Dans le rôle principal, la pétillante Lætitia Dosch. Elle est Paula jusqu’au bout des ongles, un personnage à la hauteur du talent protéiforme de la comédienne. Un personnage à travers lequel elle brille de mille feux. Dialogues savoureux, conjugaison habile de la gravité et de la légèreté, mais aussi des enjeux personnels et sociaux (le chômage, l’indépendance financière, la lutte des classes), Jeune femme, caméra d’or du Festival de Cannes 2017, trouve sa voie dans le mélange des genres et des tons. Une comédie urbaine, aux élans de western, tachetée d’ombre et de lumière. Un premier long plein de subtilité et d’émotions, dans la veine du mémorable Victoria de Justine Triet. La nouvelle comédie française a de beaux jours devant elle.
Réalisé par Léonor Serraille. Avec Lætitia Dosch, Souleymane Seye Ndiaye, Léonie Simaga … Durée : 1h37. FRANCE