Après lui
Lola, jeune mère de famille un peu « border », refuse d’assister à l’enterrement de son amoureux qui vient de mourir en moto, elle force sa sœur Margaux à s’embarquer dans un road trip expiatoire avec son jeune fils.
Premier long métrage en tant que réalisateur d’un comédien surdoué, Amore Mio est une tornade émotionnelle puissante. Faux road movie qui multiplie les aller-retours au rythme des revirements émotionnels de ses héroïnes, Amore Mio fourmille d’idées de mise en scène : mise en place dès l’ouverture avec une vidéo filmée au téléphone qui suffit à comprendre la force de l’amour qui liait l’héroïne au père de son fils sans recourir aux classiques flashbacks explicatifs, scènes de confessions entre sœurs d’une grande liberté de ton, apparition fantomatique courte et puissante, ruptures brutales d’ambiance…
On est saisi par un regard d’une modernité folle sur des personnages hors-cadre, des femmes fortes qui assument leur part de fragilité et qui n’ont jamais peur d’être cash. On savait à quel point la présence à l’écran d’Elodie Bouchez peut rendre chaque seconde de cinéma magique, elle le confirme ici encore. Face à elle, Alysson Paradis, en jeune veuve bouleversée qui tente de sortir la tête de l’eau par tous les moyens, déploie une palette de jeu impressionnante, complexe et singulière. Les deux personnages féminins mènent l’action tambour battant au gré de leurs émotions et de leurs coups de tête Ces retrouvailles entre deux sœurs que la vie avait éloignées sont le cœur battant de ce premier film à fleur de peau, beau et puissant comme un tatouage fait par amour.
Prix du jury jeunes au Festival de Saint-Jean-de-Luz
Réalisé par Guillaume Gouix, écrit par Guillaume Gouix et Camille Lugan, avec Alysson Paradis, Elodie Bouchez, Félix Maritaud, Viggo Ferreira-Redier… – France – Urban Distribution – En salles le 1er février 2023