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Arco de Ugo Bienvenu

par | 23 Oct 2025 | CINEMA, z - 2eme carre droite

Demain nous appartient 

Présenté au Festival de Cannes, grand lauréat du Cristal d’or du long métrage au Festival du film d’animation d’Annecy, Arco,  premier long métrage du bédéaste Ugo Bienvenu, allie savamment la simplicité à l’ambition, l’héritage référencé (animés japonais et français, de Miyazaki à Grimaud) à la singularité. Dans cette fable utopiste et philosophique écrite à quatre mains avec Félix de Givry et produite par Natalie Portman, on est à hauteur et regard d’enfants. Le réalisateur situe son récit dans le futur pour mieux parler de l’urgence écologique qui nous menace aujourd’hui. Et en cela, Arco (et sa 2D) se distingue des films de science-fiction apocalyptiques. Il rompt avec leurs habituels gimmicks sensationnalistes, pour inventer un futur lointain et positif.

Ce monde merveilleux, situé vers les années 3000, c’est celui d’Arco, 10 ans, qui habite avec ses parents et sa sœur une maison moderne nichée sur une plateforme, au dessus des nuages – comme un indice laissant imaginer que la Terre est devenue inhabitable pour les espèces vivantes. Grâce à des costumes qui permettent de diffracter la lumière et de nourrir les mystères fabuleux entourant les arcs-en-ciel, les humains peuvent ainsi voyager à travers les époques pour continuer de bâtir un monde meilleur. Arco, lui, rêve de voir les dinosaures, mais il n’a pas encore l’âge légal (12 ans) pour accompagner sa famille en expédition. Trop curieux pour attendre, il dérobe la combinaison et la cape de sa sœur et s’échappe du paradis en solo, sans un mot. Pas de dinosaures en vue, son premier vol le transporte en 2075 où il est recueilli après sa chute depuis le ciel par Iris, petite fille blasée par le monde déshumanisé dans lequel elle vit, qui se réfugie dans l’imaginaire et le dessin et qui est bien décidée à aider Arco à rentrer chez lui (c’est le petit côté E.T du film).

Dans ce futur très (très) proche, les robots et l’IA sont omniprésents, des nourrices de métal s’occupent des enfants, pendant que les parents travaillent ailleurs, dans un système de productivité capitaliste exacerbé. Quant aux menaces climatiques, elles planent sur l’époque, jetant un froid, ou plutôt le chaud, puisque des incendies à répétition forcent les habitants à vivre sous cloche (une bulle de protection enserre l’atmosphère). Partant, la rencontre d’Iris et Arco va progressivement replacer l’humain et l’esprit au cœur du présent, pour sceller la postérité (et notre survie). Son romantisme juvénile et ses péripéties digne des plus grands romans d’aventure font de Arco l’un des films d’animation les plus emballants de l’année. Et on craque aussi pour le drôle de trio qui traque Arco, avant de lui tendre la main  – un trio entre les frères Dalton de Lucky Luke et la Team Rocket de Pokémon, doublé par Vincent Macaigne, Louis Garrel et William Lebghil. Tout simplement magique !

Écrit par Ugo Bienvenu et Félix de Givry. Réalisé par Ugo Bienvenu. Avec Alma Jodorowsky, Swann Arlaud, Vincent Macaigne, Louis Garrel, William Lebghil… 1h29. Diaphana Distribution. En salles le 22 octobre 2025.

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