Tout ce qu’il leur reste
La fin du lycée sonne-t-elle la fin des amitiés ? Après L’île au trésor (2018) et la fiction À l’abordage (2020), Guillaume Brac retourne au documentaire et poursuit son observation de la jeunesse dans Ce n’est qu’un au revoir, présenté l’année dernière à l’ACID au festival de Cannes 2024. Au cœur de la Drôme, une bande de lycéens « babos » joyeux, look sarouel et dreadlocks, s’apprête à quitter le lycée et l’internat dans lequel ils vivent en communauté depuis trois ans. Brac observe et capture les derniers instants du collectif avant la dispersion, des discussions animées sur leur avenir aux baignades de début d’été aux immenses fêtes dans les champs. Progressivement, des voix singulières s’échappent du groupe. Celles d’Aurore, Nours, Jeanne et Diane. Les jeunes filles ont accepté de prendre la parole chacune à leur tour pour se raconter en quatre chapitres comme quatre livres ouverts. En voix off, elles évoquent leurs drames personnels, des événements déchirants pour certains, et leur rapport au monde. Leur place sur cette planète, aujourd’hui, c’est ce dont il est question chez cette génération lucide et animée par des luttes écologiques et politiques, loin de l’insouciance usuelle. Un adieu ou un au revoir, seul le temps le dira. En attendant, le cinéaste cadre pudiquement et au présent la fin de cette époque bientôt révolue comme autant de gestes simples : des posters décrochés d’une chambre d’internat, des dreads que l’on coupe symboliquement, deux mains qui se touchent le temps d’un regard.
Écrit et réalisé par Guillaume Brac. 1h03 – Condor Distribution – En salle le 2 avril 2025 – en diptyque avec Un pincement au cœur (38mn).