Guilhem Caillard, directeur général : “« Cinemania est une véritable maison pour les coproductions franco-québecoises »“
FrenchMania était la semaine dernière à Montréal pour suivre le beau festival Cinemania dédié au cinéma francophone et qui organise cette année pour la première fois des rencontres professionnelles autour de ce sujet. Pour l’occasion, nous avons rencontré quelques-unes de personnalités invitées pour échanger avec elles sur leur rapport à la francophonie. Pour finir cette série d’entretiens, retour sur le bilan du festival par son énergique directeur général…
Quel est le bilan de cette 28ème festival et de cette véritable première édition de Cinemania post-covid ?
Guilhem Caillard : 118 séances et plus de 29.000 tickets ! Nous n’avions jusqu’alors jamais connu une telle fréquentation et même sur la période d’avant-covid ! Je pense que ce qu’on a réussi à faire c’est de faire passer le message qu’il fallait revenir en salles parce qu’elles offrent énormément de beaux films et une expérience humaine de partage, de discussions, de transmission qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Avec une programmation extrêmement variée qui va d’Amore Mio de Guillaume Gouix à Tempête de Christian Duguay en passant par As Bestas ou Arrête avec tes mensonges, on se rend compte que le grand public suit. Les films plus grand public, plus populaire agissent comme des chevaux de Troie, amenant le public à découvrir d’autres œuvres plus fragiles, plus indépendantes. Le palmarès, notamment, des films du Québec racontent vraiment cette diversité avec une mention spéciale du jury pour Au grand jour, un film au budget de 40.000 dollars canadiens, le grand prix a été remis à Respire d’Onur Karaman, un cinéaste qui est présent au Québec depuis une vingtaine d’années et cela récompense aussi un distributeur, K Films Amérique qui a beaucoup fait pour le cinéma québécois en distribuant notamment le premier film de Xavier Dolan, et c’est Laure Calamy qui remporte le prix d’interprétation pour L’Origine du mal qui est une coproduction franco-québécoise. Cela envoie des messages forts, notamment sur la coproduction qui est au cœur de ce que le festival veut développer, Cinemania est une véritable maison pour les coproductions franco-québécoises.
Pour la première fois, un volet professionnel a été organisé sur les questions de la francophonie, là encore le bilan est-il positif et quelles seront les suites ?
Guilhem Caillard : L’objectif global était de savoir comment s’unir pour mieux construire et il est complètement atteint ! Il fallait tester, prendre le pouls pour savoir si cette démarche répondait à un besoin. Les festivals de films francophones sont venus quelques jours, plus de 45 dirigeants ont échangé, discuté et appris à mieux se connaître entre festivals de taille moyenne ou plus petits. On va mieux travailler ensemble demain. Il y aura bien sûr une prochaine édition de ce volet professionnel l’année prochaine à Cinemania et, d’ici là, cette « concorde francophone » que nous avons mise en place à l’issue des rencontres pro va se développer. Elle sera appelée à vivre dans plusieurs des festivals concernés, c’est une sorte de bien commun. Nous nous verrons sans doute en janvier à Paris lors des journées Unifrance. Le groupe de discussion est ouvert en espérant mettre en place chaque année un grand rendez-vous dans l’un des festivals francophones qui la forment.