Chaque mercredi, FrenchMania vous propose une série, un film et/ou un documentaire français à découvrir sur petit écran, en ligne ou en VOD, depuis votre canapé, pour garder le moral et la santé ! Aujourd’hui, amours, leçon de cinéma et comédies sociales.
Une belle histoire, saison 1 (France 2)
Librement inspirée de la série anglaise culte, Cold Feet (diffusée entre 1997 et 2003 sur ITV), Une belle histoire est la preuve qu’avec de bons auteurs (les créateurs d’Un Village français), de bons acteurs et de bonnes réalisatrices (Marie-Hélène Copti et Nadège Loiseau), on peut faire une grande série, sans esbroufe, juste et contemporaine, sur le sentiment amoureux. C’est à travers trois couples que ce dernier est examiné, trois couples (hétéros, précisons-le) qui n’en sont pas au même stade de leur relation mais qui connaissent chacun des bouleversements heureux ou malheureux (deuil, naissance, tromperies). Le premier épisode a massivement fait parler de lui sur les réseaux sociaux, pour sa scène d’ouverture choc et poignante. Côté casting, on retrouve des visages familiers : Sébastien Chassagne, héros ultra-attachant d’Irresponsable (série OCS), aperçu au cinéma dans La Lutte des classes et Selfie, Louise Monot (OSS 117 Rio ne répond plus), qui joue ici Caroline, épouse cornue d’un chirurgien, et Tiphaine Daviot, découverte dans la série Lazy Company sur OCS et croisée dans Hippocrate, le film, de Thomas Lilti. Les quatre premiers épisodes d’Une belle histoire sont actuellement visibles sur la plateforme de France Télévision.
Hitler… connais pas ! de Bertrand Blier (à l’achat ou la location sur ARTE Boutique).
C’est le tout premier film de Bertrand Blier (signé du haut de ses 22 ans), un bijou en noir et blanc, tourné au studio d’Épinay, sorti en 1963 et produit par André Michelin. Onze jeunes gens (filles et garçons) âgés de 16 à 20 ans, issus de milieux sociaux différents, tous volontaires et ne se connaissant pas, racontent face caméra et sous le feu des projecteurs une série d’anecdotes intimes dont le tout forme un c(h)oeur politique. Leur enfance, leurs relations avec papa-maman, leurs amours, leurs aspirations, leurs convictions et leurs doutes, la caméra de Blier, mobile, visible, en fait le point et l’écho. C’est par le montage que ces voix et ces visages se répondent, formant un récit puissant, celui d’une génération perdue entre deux mondes, l’ancien et le moderne. Une véritable leçon de cinéma (sur la question du point de vue et sur l’écriture par le montage) accessible à location sur ARTE Boutique. Si vous n’avez jamais vu ce chef d’œuvre (qui pose déjà les bases du cinéma de Blier, avec toute sa charge anti-bourgeoise), c’est l’heure !
Rire ou réfléchir, pourquoi choisir ? de Frédéric Murarotto et Guillaume Simon (le 23 mars à 22H10 sur Canal + Cinéma).
On sait les italiens (Monicelli, Germi, Scola) et les anglais (Loach, Leigh, Cattaneo) furieusement doués pour croquer de la comédie sociale. Et si les français avaient eux aussi la plume et la caméra habiles ? Frédéric Murarotto et Guillaume Simon ont passé à la question ceux et celles qui donnent à la comédie sociale française ses lettres de noblesse : Gustave Kervern et Benoît Delépine (dont le nouveau film Effacer l’historique a remporté l’Ours d’Argent à la Berlinale 2020), Grand Corps Malade et Medhi Idir (La Vie Scolaire), Olivier Nakache et Eric Toledano (Hors Normes), Louis-Julien Petit (Discount, Les Invisibles), mais aussi les comédiennes Corinne Masiero, Audrey Lamy, Ariane Ascaride, ainsi que la patronne, Coline Serreau, maman du cultissime La Crise. Des intervenants de choix qui défendent une vision sincère et juste de la comédie sociale contemporaine et du rôle qu’elle joue dans l’éveil des consciences parfois molles, sans pour autant se prévaloir d’un “message tout fait” comme dit Corinne Masiero. Émouvant, pertinent, militant, ce documentaire a les bons outils pour porter haut la voix de la comédie sociale made in France.