Du 16 au 28 mai, plus de 100 films projetés sur la Croisette. Nos journalistes Diane Lestage et Elli Mastorou seront sur place pour couvrir le festival. Après avoir méticuleusement étudié le programme, voici les films français et francophones de cette 76ème édition du Festival de Cannes qui suscitent chez elles le plus d’attentes…
Le Syndrome des amours passées – Semaine de la Critique
Depuis leurs courts-métrages remarqués (Avec Thelma, Lucha Libre…), bien avant leur premier long Une vie démente, Ann Sirot et Raphaël Balboni questionnent les relations humaines et le couple avec tendresse, humour et couleurs pop. Et le pitch de leur nouveau film, qui à travers l’histoire de Sandra et Rémy, aborde la (non) monogamie et la (non) parentalité, donne déjà très envie … Et vous, si vous deviez recoucher avec tous vos ex, vous commenceriez par qui ?
Le Ravissement – Semaine de la Critique
Sans trop en dévoiler autour de ce ravissement présenté à la Semaine de la Critique histoire de garder un peu de suspense (et parce qu’on n’aime pas trop en savoir avant), on peut déjà dire qu’on a hâte de retrouver Hafsia Herzi, cette fois après Bonne Mère, devant une caméra. Face à elle, Alexis Manenti sera de retour à Miramar après le bouleversant Dalva d’Emmanuelle Nicot. Deux comédiens qui nous ravissent déjà…
L’Amour et les forêts – Cannes Premières
Après la fantaisie Notre dame, le nouveau film de Valérie Donzelli, présenté à Cannes premières, prend une toute autre direction, lorgnant vers le cinéma d’Hitchcock. Adapté du roman éponyme d’ Éric Reinhardt L’Amour et les forêts et co-écrit avec Audrey Diwan, le film raconte la rencontre amoureuse fusionnelle entre Blanche (Virginie Efira) et Grégoire (Melvil Poupaud) se transformant rapidement en relation d’emprise dangereuse… À voir en salles dès le 24 mai !
Simple comme Sylvain – Un Certain Regard
Pour son troisième long métrage, Monia Chokri fait son retour cannois dans la sélection Un Certain Regard. Comédie romantique, coup de foudre entre une professeur d’université et un charpentier… On peut compter sur la réalisatrice québécoise pour attiser notre curiosité cette romance entre opposés qui s’attirent !
Vincent doit mourir – Semaine de la Critique
Rien que cette image dévoilée de Karim Leklou courant face caméra poursuivi par des zombies, a attiré notre attention. Série B, comédie noire ou film fantastique, Vincent doit mourir de Stephan Castang semble mélanger les genres et s’affirmer comme un ovni assez atypique pour notre plus grand plaisir.
La Fille de son père – Semaine de la Critique
On l’attendait impatiemment ! Après le génial et décalé Perdrix (2019) avec Swann Arlaud et Maud Wyler, Erwan Le Dux nous dévoile enfin son second long métrage qui clôturera la Semaine de la Critique. La Fille de son père met en scène Céleste Brunnquell et Nahuel Perez Biscayart dans une relation père-fille face au passé qui ressurgit.
Il pleut dans la maison – Semaine de la Critique
Déjà remarquée en festivals avec le documentaire Petit Samedi, la réalisatrice Paloma Sermon-Daï signe ici son premier long de fiction : l’histoire d’un frère et d’une sœur dans la chaleur de l’été, entre nonchalance de l’enfance et précarité du monde adulte. Comme son opus précédent, la réalisatrice puise dans ses histoires de famille. Comment la fiction va-t-elle intervenir dans sa fine observation du quotidien ?
Banel & Adama – Sélection officielle – Compétition
Un premier film, et une première entrée pour le Sénégal dans la prestigieuse course à la Palme avec l’histoire d’amour adolescente de Banel et Adama. Ramata Toulaye-Sy compte, avec ce film, parmi les 7 réalisatrices de la sélection officielle. N’ayant encore rien vu de son cinéma, on est curieux de découvrir le langage cinématographique et l’univers de cette réalisatrice.
L’Été dernier – Sélection officielle – Compétition
Dix ans après son dernier long métrage, Abus de faiblesse, Catherine Breillat fait son grand retour avec L’Été dernier, sélectionné en compétition. Remake du film danois Dronningen (2019) réalisé par May el-Toukhy, la réalisatrice sulfureuse s’attaque à cette liaison destructrice entre Anne (Léa Drucker) et son beau-fils de 17 ans incarné par Samuel Kircher.
Les Filles d’Olfa – Sélection officielle – Compétition
Passée par l’ACID en 2014 avec Le Challat de Tunis, puis à Un Certain Regard avec La Belle et la meute en 2017, la réalisatrice Kaouther Ben Hania se retrouve cette année en compétition de la sélection officielle pour son cinquième long métrage Les Filles d’Olfa, comme une suite logique. Présenté comme un documentaire, la cinéaste a pris le parti de raconter l’histoire de la vie d’Olfa et de ses filles faisant jouer les deux disparues par deux actrices…
Augure – UCR
Baloji est un artiste touche-à-tout au parcours impressionnant, de ses débuts avec le groupe Starflam (MC Balo) à sa carrière solo remarquée. On se souvient encore vivement de son clip Peau de Chagrin/Bleu de Nuit (2018), ses couleurs vives, sa composition du cadre, sa sensualité et sa poésie… C’est peu de dire qu’on attend de de découvrir le résultat de son premier long-métrage de cinéma, dans lequel se croisent plusieurs histoires singulières de personnes dont l’existence a été associée, de près ou de loin, à la sorcellerie. On y retrouve Lucie Debay, qui fait un doublé cannois cette année avec aussi Le Syndrome des amours passées.
Ama Gloria – Semaine de la Critique
Co-réalisatrice de Party Girl avec Claire Burger et Samuel Theis, Marie Amachoukeli présente en ouverture de la Semaine de la critique, Ama Gloria, une histoire à hauteur d’enfant entre une petite fille et sa nounou. La tendresse et l’amour semble envelopper ce film personnel que l’on a hâte de découvrir.
Anatomie d’une chute – Sélection officielle – Compétition
Le parcours cinématographique de Justine Triet est pour l’instant un sans fautes qui se décuple de films en films en explorant différents genres. Après Sibyl en compétition en 2019, Anatomie d’une chute poursuit la dissection du couple qui préoccupe la cinéaste par le thriller, l’enquête de la mort du mari et le procès de la mère auquel le fils va assister…
L’autre Laurens – Quinzaine des cinéastes
L’autre Laurens se présente comme une enquête entre un détective privé et sa nièce sur la mort présumée accidentelle du père de cette dernière. On ne doute pas que le réalisateur belge Claude Schmitz (Braquer Poitiers, Lucie perd son cheval)saura nous étonner par son univers en créant une ambiance stylisée et une galerie de personnages fascinants.
Un Prince – Quinzaine des cinéastes
Avec Un Prince, le plasticien et réalisateur Pierre Creton, raconte l’apprentissage sexuel d’un jeune homme en formation pour devenir jardinier qui quarante ans plus tard se fait embaucher par le fils adoptif de la directrice du centre devenu propriétaire d’un château… Un cinquième long métrage plutôt intriguant et semblant déborder de désir dans cette campagne normande.
Linda veut du poulet ! – ACID
Un titre avec un point d’exclamation, ça suscite déjà la curiosité ! Dans ce film d’animation, Paulette doit cuisiner un poulet à sa fille Linda alors qu’elle ne sait pas cuisiner et que les magasins sont fermés. Une aventure qui sonne alléchante, comme toute la programmation de l’ACID d’ailleurs… Une sélection cannoise qui met en avant le cinéma indépendant et présente ses films sans les soumettre à une compétition, pour permettre à tous de briller sans distinction.
État Limite – ACID
En 2021, Nicolas Peduzzi faisait l’ouverture de l’ACID avec le fascinant documentaire Ghost Song, deux ans plus tard, il quitte la moiteur électrique de Houston pour la froideur de l’hôpital public français. À Clichy, il suit le seul psychiatre de tout l’établissement, Jamal Abdel Kader, une personnalité hors normes et humaniste. Un grand documentaire en perpective.