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Festival de Cannes 2024 – Nos attentes francophones

par | 10 Mai 2024 | CINEMA, z - 2eme carre gauche, z - Milieu

Dans quelques jours s’ouvrira la 77e édition du Festival de Cannes avec Le Deuxième acte de Quentin Dupieux, présenté hors compétition. Pour patienter un peu, voici un aperçu des plus “French” de nos attentes, toutes sélections confondues. Rendez-vous du 14 au 25 mai sur le site de FrenchMania pour connaître nos coups de coeur !

 

Sélection Officielle 

Compétition 

Marcello Mio de Christophe Honoré

Une nouvelle fois en lice pour la Palme d’Or après Plaire, aimer et courir vite, Christophe Honoré retrouve sa muse Chiara Mastroianni (Non ma fille tu n’iras pas danser) mais aussi Catherine Deneuve – un duo mère-fille que le cinéaste avait déjà réuni dans Les Bien aimés. Quelque part entre la comédie (musicale), la crise existentielle et l’hommage cinématographique, Marcello Mio voit Chiara Mastroianni marcher (littéralement) sur les pas de son père, disparu en 1996 : le temps d’un été, l’actrice endosse les vêtements, les lunettes et la langue italienne de l’acteur légendaire, et demande à son entourage (dans lequel on retrouve Melvil Poupaud, Nicole Garcia ou Fabrice Lucchini) d’être appellée Marcello, comme lui… La présidente Greta Gerwig sera-t-elle séduite par cet exercice de style so frenchy ? EM

All We Imagine as Light de Payal Kapadia 

L’Inde n’avait pas eu de film en lice pour la Palme d’or depuis Destinée de Shaji N. Karun en 1994 ! Après son sublime documentaire, Toute une nuit sans savoir, récompensé de l’Oeil d’or en 2021, la réalisatrice indienne Payal Kapadia fait son entrée en compétition officielle avec All We Imagine as Light (coproduction française). Une histoire de sororité dans laquelle deux jeunes femmes, colocataires à Mumbai, vont partir à la recherche d’un espace de liberté dans une station balnéaire où elles vont pouvoir laisser leurs désir s’exprimer… Si la réalisatrice y déploie les mêmes audaces que dans son précédent film, on risque d’avoir plein d’étoiles dans les yeux ! DL

Diamant Brut d’Agathe Riedinger 

C’est LE premier film français de la compétition officielle, taillé pour briller (le talentueux Noé Bach en est le directeur de la photo). Un récit d’apprentissage aux accents sociaux (et du Sud), qui met en scène une jeune femme de 19 ans (Liane) rêvant d’être aimée et regardée, convaincue que la télé-réalité pourra la combler. Après deux courts métrages séduisants, J’attends Jupiter (2017) et Eve (2019), Agathe Riedinger poursuit son exploration du féminin incandescent avec ce film-portrait naturaliste qui promet de faire sensation sur le grand écran du Théâtre Lumière. Comme la comédienne principale, Malou Khebizi, dont c’est le premier rôle au cinéma, et dont on s’apprête à découvrir les premiers pas. À ses côtés : Alexis Manenti, Andréa Bescond ou encore Idir Azougli. AC

Un Certain Regard

 

 

 

 

 

Niki de Céline Sallette 

Vue récemment dans Les Algues Vertes, Céline Sallette est un visage familier du cinéma français depuis les années 2010 et sa nomination au César du meilleur espoir pour L’Apollonide de Bonello. En 2021, la comédienne passait pour la première fois derrière la caméra avec le court-métrage L’Arche des canopées, et c’est à Un Certain Regard qu’elle présentera cette année son premier long : un biopic sur l’artiste franco-américaine Niki de Saint Phalle, sobrement intitulé Niki. C’est Charlotte Le Bon qui incarne le rôle-titre, après avoir présenté elle-même son premier long en tant que réalisatrice, Falcon Lake, sur la Croisette en 2022. À l’instar de celle qu’elle incarne, Le Bon est elle aussi habituée à avoir un pied de chaque côté de l’Atlantique – et elle est par ailleurs illustratrice et diplômée en arts plastiques… Dans les seconds rôles, on trouve Damien Bonnard et Judith Chemla. Peu de choses ont filtré sur le résultat final, mais on imagine que le résultat sera coloré… et explosif (Saint Phalle était connue pour ses tableaux-performances à la carabine) ! EM

Le Royaume de Julien Colonna

Co-écrit avec Jeanne Herry (Je verrai toujours vos visages), Le Royaume est le premier long métrage de Julien Colonna. Le décor est planté d’emblée : l’île Corse, 1995. Décennie sous tension, avec guerre des clans à l’horizon. Coming of age ? Drame familial ? Film de cavale ? Le Royaume semble épouser tous ces genres à la fois, mettant en scène un père et sa fille en danger de mort. Là encore, révélation d’une jeune comédienne en vue : la lumineuse Ghjuvanna Benedetti. DL

Vingt Dieux de Louise Courvoisier 

Diplômée de la Cinéfabrique (Lyon) et déjà récompensée du prix de la Cinéfondation en 2019 pour son court métrage Mano a Mano, Louise Courvoisier fait son retour à Cannes, avec un premier long métrage tourné dans un village du Jura, dont elle est originaire. Au pays du fromage, et plus précisément du comté, la réalisatrice a casté uniquement des acteurs et actrices non-professionnelles pour raconter l’histoire de Totone et sa bande. À 18 ans seulement, le jeune homme, glandeur et fêtard, se retrouve orphelin et doit désormais veiller sur sa petite soeur et trouver de quoi vivre. Il est convaincu d’avoir l’idée du siècle : remporter le concours du meilleur comté de la région, afin d’empocher la récompense… Nous, on salive déjà à l’idée de voir cette comédie dramatique et fromagère ! DL

Cannes Première 

Vivre, mourir, renaître de Gaël Morel

Sept ans après son précédent long métrage, le très sensible Prendre le large qui suivait Sandrine Bonnaire dans un exil au Maroc, Gaël Morel. L’affiche évoque Les Nuits fauves de Cyrille Collard et le triangle amoureux annoncé (Victor Belmondo, Lou Lampros, Théo Christine) sera percuté par le sida au début des années 90. Film générationnel sur les années sida ?  Grand mélo queer ? On attend beaucoup de ce grand retour de Gaël Morel. FFM

Le Roman de Jim de Arnaud et Jean-Marie Larrieu 

C’est le Jura que les frères Larrieu ont choisi comme décor pour leur nouveau film qui explore la thématique de la paternité, qu’elle soit biologique ou pas. Adapté du roman éponyme de Pierric Bailly (publié en 2021), Le Roman de Jim s’annonce tendre comme une odyssée familiale, et nous fait déjà rêver avec son joli casting : Bertrand Belin, qui retrouve les frères trois ans après Tralala, Karim Leklou, Laetitia Dosch ou encore Sara Giraudeau. Le roman avait eu un beau succès, il se pourrait bien que le film connaisse le même destin. On y croit ! DL

Séances Spéciales 

La Belle de Gaza de Yolande Zauberman

Après les très précieux Would You Have Sex With an Arab et M, Yolande Zauberman complète sa trilogie nocturne en Israël avec La Belle de Gaza, qui suit le mouvement de la réalisatrice dans les milieux queers de Tel Aviv, à la recherche d’une mystérieuse jeune femme transgenre qui, d’après la légende, serait venue de Gaza à pied pour vivre sa vie. On parie sur la maestria et l’instinct de la réalisatrice pour faire de cette enquête un film beau et profond loin de tout didactisme. FFM

Quinzaine des cinéastes 

Eat the night de Caroline Poggi et Jonathan Vinel

Avec leurs courts métrages et leur premier long, Jessica Forever (2019), le duo Poggi-Vinel a déjà créé son univers qui mixe avec un romantisme d’une modernité folle les destins d’une jeunesse péri-urbaine qui compose avec le monde réel et la virtualité des jeux-vidéo. Avec ce deuxième long, Poggi et Vinel situent leur histoire au Havre et suit un trio (la sœur, le frère, l’amant) confronté à la fois à la fin annoncée d’un jeu de plateforme et à la violence sourde de leur quotidien. Intrigant. FFM

La Prisonnière de Bordeaux de Patricia Mazuy 

Dans son précédent film, Bowling Saturne, Patricia Mazuy posait un regard radical sur la contamination héréditaire du mâle dans un film noir. La Prisonnière de Bordeaux se concentre sur deux personnages féminins incarnés par un duo d’actrices très alléchant : Isabelle Huppert et Hafsia Herzi. Deux femmes de milieux différents qui se rencontrent en prison et vont éprouver ensemble leur désir d’émancipation… On a hâte. DL

À son image de Thierry de Peretti

Corse encore, mais cette fois-ci en compagnie de Thierry de Peretti, qui nous offre déjà son quatrième long métrage. Adaptation d’un roman de Jérôme Ferrari narrant le récit d’une photographe de presse éprise d’un indépendantiste, dans la Corse de la fin du XXe siècle, À son image pique notre curiosité. Après avoir représenté des personnages plutôt masculins, le réalisateur fait ici le portrait d’une femme, singulière et amoureuse. Un casting quasi 100% corse, évidemment. Vivement ! DL 

Histoires d’Amérique : Food, Family and Philosophy de Chantal Akerman 

À la fin des années 80, Chantal Akerman retourne à New York pour la troisième fois. La réalisatrice belge a découvert la ville au début des années 70 ; elle y a signé des films comme La Chambre et Hotel Monterey (1972), ou encore News from home en 1976. Mêlant différentes expériences d’exil à travers des récits d’immigrés juifs, Histoires d’Amérique, tourné en 1989 et présenté à l’époque au Festival de Berlin, explore aussi les ancrages du présent dans ce nouveau continent…à travers la nourriture, la famille, la philosophie. Une version restaurée de ce documentaire d’Akerman, disparue en 2015, sera présenté à la Quinzaine des Cinéastes. EM

Semaine de la critique

Baby de Marcelo Caetano

Corpo Electrico, le premier long métrage du cinéaste brésilien Marcelo Caetano (2017) suivait un jeune homme qui tentait de s’insérer dans la vie en arrivant à Sao Paulo et se découvrait au fil des jours (et des nuits). Pour Baby, c’est un jeune homme gay (surnommé Baby) qui se retrouve jeté sans repère dans cet enfer urbain à la sortie d’un camp de redressement pour mineurs… Film d’apprentissage ? Descente aux enfers ? On attend beaucoup de ce deuxième long métrage (coproduit par la France) ! FFM 

Les Reines du drame d’Alexis Langlois

Avec ses courts métrages politiques au camp assumé (De la terreur mes soeurs, Les Démons de Dorothy), Alexis Langlois s’était déjà fait un nom chez les cinéphiles. Les Reines du drame est son grand saut dans le monde du long métrage, et on espère qu’il n’y aura pas sacrifié ce qui fait la singularité de sa voix et de son univers. Au programme, des chansons, une histoire d’amour qui défie les normes et le temps, et Bilal Hassani pour la première fois dans un grand rôle au cinéma… Toutes les conditions sont réunies pour créer en nous un sentiment qui dépasse l’impatience ! FFM

Animale de Emma Benestan

Dans Fragile, son premier long remarqué, Emma Benestan plantait sa caméra à Sète, pour déployer l’histoire de Az, un ostréiculteur amoureux cherchant à reconquérir sa chérie avec l’aide de la danse, de ses potes et surtout de sa meilleure amie Lila, incarnée par Oulaya Amamra (Divines). Pour son deuxième film, c’est en Camargue que nous emmène cette fois la réalisatrice franco-algérienne qui a fait ses armes aux côtés d’Abdellatif Kechiche et de Claire Simon. Elle y retrouve Oulaya Amamra, dans le premier rôle cette fois : celui de Nejma, une jeune femme qui se prépare à la course camarguaise, tandis que des mystérieuses disparitions surviennent dans la région… Coproduit avec la Belgique via Frakas productions, on retient notre souffle devant ce pitch qui sent la bête sauvage… dans tout le bon sens du terme. EM 

ACID 

 

 

 

 

Fotogenico de Marcia Romano et Benoît Sabatier

Vous ne vous en souvenez peut-être pas, mais vous avez vu le nom de Marcia Romano au générique de très nombreux films ces 20 dernières années ! Collaboratrice régulière de Xavier Giannoli (À l’origine, Marguerite), Emmanuelle Bercot (La Tête Haute, De son vivant), Audrey Diwan (Mais vous êtes fous, L’Événement) ou Albert Dupontel (Adieu les cons), elle a aussi contribué aux scénarios d’une jeune génération prometteuse, d’Alice Winocour (Revoir Paris) à Guillaume Senez (Keeper) en passant par Constance Meyer (Robuste) ou Rebecca Zlotowski (Belle Épine). À côté, cette scénariste originaire de Buenos Aires est passée quelques fois seule derrière la caméra (courts, clips, docus…). Quatrième long-métrage en collaboration avec l’ex-critique musical et auteur Benoît Sabatier après Le Moral des Troupes, Amore Synthétique et Pastis Brut, Fotogenico nous emmène à Marseille, comme les films précédents du duo. Histoire de deuil et de renaissance dans la cité phocéenne portée Christophe Paou (L’Inconnu du lac), les sélectionneurs de l’ACID en parlent comme d’un « graffiti cinématographique » – et rien que pour le CV long comme le bras de sa réalisatrice, on a envie de découvrir le résultat…EM

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