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Festival de Clermont 2025 : Cinq coups de cœur en compétition nationale

par | 6 Mar 2025 | Reportage

Comme tous les ans, le festival de Clermont-Ferrand faisait rayonner les courts métrages du monde entier du 31 janvier au 8 février. FrenchMania y était et a sélectionné 5 films à suivre parmi la compétition nationale.

Oh Maybe Not Tonight de Kim Fino

Récompensé du Prix du jury, Oh Maybe Not Tonight raconte l’errance nocturne d’une jeune française spontanée en voyage. Alors qu’elle rencontre un garçon seul au regard insistant dans la rue, elle va lui accorder un peu de son temps. Kim Fino se rapproche au plus près des sensations de sa principale protagoniste dont on ne sait rien. Se concentrant ainsi sur le temps présent, elle scrute la notion de consentement chez cette héroïne pour qui la rue ne semble pas un danger permanent. Sensoriel et subtil ! 

Beurk ! de Loïc Espuche 

Dans le monde de Léo, 7 ans, les lèvres des amoureux se colorent de paillettes roses quand ils ont envie de s’embrasser. Mais les enfants ne connaissant pas encore ce sentiment sont rapidement dégoutés et passent leur journée à scander des « Beurk ! » dès qu’ils assistent à ces rapprochements des vacanciers du camping où ils passent leurs vacances. Progressivement, le petit garçon voit ses propres lèvres rosir à la vue de sa copine Lucie. Comment cacher cette envie de faire un bisou ? Avec ce court d’animation en 2D, Beurk !, le réalisateur Loïc Espuche aborde malicieusement la naissance des tous premiers sentiments chez les enfants et on en ressort le sourire vissé au lèvres. Le film a remporté le César du meilleur court métrage d’animation.  

Le Diable et la bicyclette de Sharon Hakim 

Sûrement le film le plus abouti de cette compétition nationale par son ampleur romanesque ! Le Diable et la bicyclette de Sharon Hakim se situe dans le Liban du début des années 2000. La jeune Yasma dont le père est catholique et la mère musulmane se voit confrontée à cette double culture confessionnelle qui la pousse à être discrète dans son collège catholique. La réalisatrice s’attache à un moment particulier celui de la première communion mais en rencontrant le réparateur de vélo, Yasma va se laisser surprendre par ses premiers désirs et vivre une autre forme d’extase. Malgré lui, il va lui donner la possibilité d’imaginer lumière et amour en opposition à la figure du père toujours dans l’ombre et l’obscurantisme religieux. En se plaçant toujours du point de vue de l’héroïne qui se raconte en voix-off, Le Diable et la bicyclette donne une vision amusante et libératrice de la découverte de la sexualité par des adolescentes. 

Une tentative d’évasion de Sébastien Betbeder

Dans ce court métrage documentaire co-produit par le Festival de La Rochelle, Sébastien Betbeder propose Une tentative d’évasion pour un petit groupe de détenus du centre pénitencier de Saint-Martin sur l’île de Ré, menée par le comédien Sébastien Chassagne. Ce dernier propose à un petit groupe d’individus de revivre des conversations regrettées avec leurs proches ou d’inventer ensemble de nouveaux récits. Le comédien se glisse alors dans la peau des différents interlocuteurs. Afin de respecter l’anonymat des détenus, le cinéaste a transformé leur visages à l’aide de l’intelligence artificielle. Un parti pris perturbant au premier abord mais qui révèle progressivement l’humanité et la dignité apparaissant dans les dialogues derrière ces masques pour nous fendre le cœur. 

Big Boys don’t cry de Arnaud Delmarle

Dans ce premier film produit, Big Boys don’t cry, le réalisateur Arnaud Delmarle saisit brillamment les difficultés d’expression des émotions des jeunes hommes. Près de Marseille, alors qu’Hicham, engagé dans l’armée, est de retour pour le mariage d’un des garçons de la bande après trois ans, ils vont être confrontés à des sentiments contrariés. Sorte de Beau travail (Claire Denis, ndlr) contemporain, le film subtil et pudique distille des ambiguïtés glissées dans les regards et les silences parfois plus parlants que les mots qui restent bloqués dans une ambiance atmosphérique à la fois solaire et nocturne. Troublant. 

Palmarès

Compétition internationale

Grand Prix : Le Poids du silence de Damian Walshe-Howling
Prix du jury : Mercenaire de Pier-Philippe Chevigny
Prix du public : Upshot de Maha Haj
Prix d’interprétation : Ingvar E. Sigurdsson dans O de Rúnar Rúnarsson
Mention spéciale : En route de Samir Karahoda, Tayal Forest Club de Laha Mebow,My Brother, My Brother de Abdelrahman & Saad Dnewar et Jacaré de Victor Quintanilha
Prix étudiant : Vox humana de Don Josephus, Raphael Eblahan
Mention spéciale jury étudiant : Le Droit de déraper de Ruairi Bradley

Compétition nationale

Grand Prix : Généalogie de la violence de Mohamed Bourouissa
Prix du jury : Oh Maybe Not Tonight de Kim Fino
Prix du public : Deux personnes échangeant de la salive de Natalie Musteata & Alexandre Singh
Prix d’interprétation : Philippe Rebbot dans Mort d’un acteur de Ambroise Rateau
Mention spéciale : Apocalypse de Benoît Méry
Prix étudiant : Le Diable et la bicyclette deSharon Hakim
Mention spéciale jury étudiant : 43° à l’ombre de Pauline Bailay

Compétition Labo

Grand Prix : Enferré deEsteban Azuela
Prix spécial du jury : La Nef des fous de Alia Haju
Prix du public : Ni Dieu ni père de Paul Kermarec
Mentions spéciales : Dimanche en famille de Gerardo del Razo et Memories of an Unborn Sun de Marcel Mrejen
Prix étudiant : Wamè deJoseph Gaï Ramaka
Mention spéciale jury étudiant : La Nef des fous de Alia Haju

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