“Un cinéma d’avenir” proclame chaque année l’affiche du festival, et c’est cette année le jeune comédien Rod Paradot, révélation du film d’Emmanuelle Bercot, La Tête haute, qui l’illustre. Le ton est ainsi donné. Les films du Nikon Film Festival, des courts métrages (Shakira de Noémie Merlant, Baltringue de Josza Anjembe…), des premiers films (Slalom de Charlène Favier, Seize Printemps de Suzanne Lindon…) des seconds films de cinéastes prometteurs (Ammonite de Francis Lee, Un Triomphe d’Emmanuel Courcol…). Une sélection jeune et éclectique, c’est devenu la marque de fabrique du festival.
Une compétition intimiste et politique
Patrick Fabre, directeur artistique du festival, dénicheur de talents en chef de la manifestation, l’annonçait il y a quelques jours : un certain nombre de films s’intéressent au thème de la famille. Les relations familiales, et de manière plus globale, les relations intimes semblent en effet infuser cette compétition. Mère et Fille (Jure Pavlovic), film croate, décrit une relation conflictuelle entre une mère mourante et sa fille. Dans Nora, de la cinéaste espagnole Lara Izagirre, c’est le deuil et l’héritage qui poussent l’héroïne à sillonner la côte basque en voiture pour disperser les cendres de son grand-père. C’est sur une autre côte, plus grise et plus austère, en Angleterre, que la paléontologue Mary Anning (Kate Winslet) et la jeune mariée Charlotte Murchison (Saoirse Ronan) vivent une romance interdite devant la caméra de Francis Lee (Seule la Terre), dans Ammonite. De romance et d’histoire, il en sera question également dans L’Etreinte de Ludovic Bergery, avec Emmanuelle Béart et Vincent Dedienne et dans De nos frères blessés d’Hélier Cisterne, drame adapté d’un roman de Joseph Andras sur la Guerre d’Algérie. L’intime est également une fenêtre sur le politique comme le montrent Charlène Favier et son Slalom, et Naël Marandin, avec La Terre des Hommes qui traitent tous les deux d’abus et de harcèlement – respectivement dans les milieux sportif et agricole. Les liens entre politique et intime seront explorés par d’autres cinéastes : Les Séminaristes (Ivan Ostrochovský), sur le dilemme moral de deux jeunes séminaristes dans la Tchécoslovaquie des années 1980 ainsi que Le Père de Nafi, premier long métrage du réalisateur sénégalais Mamadou Dia. Enfin, on aura l’occasion de se rendre au Bouthan avec L’Ecole du bout de monde, premier long métrage de Pawo Choyning Dorji.
Cannes, Toronto, Angoulême, Deauville… s’invitent Hors-Compétition
Hors-compétition, le très réussi Un Triomphe d’Emmanuel Courcol, après son Valois du Public au Festival d’Angoulême et son Label Cannes 2020, s’annonce d’ores et déjà comme un beau succès populaire. D’Angoulême on retrouvera également, C’est toi que j’attendais (Stéphanie Pillonca), 5ème Set (Quentin Reynaud) et Seize Printemps (Suzanne Lindon). Cette sélection sera également l’occasion de découvrir A la folie, le nouveau film d’Audrey Estrougo, une habituée du festival. En clôture, on aura l’occasion de voir le label Cannes 2020, A Good Man, de Marie-Castille Mention-Schaar, avec Noémie Merlant dans le rôle d’un homme transgenre, aux côtés de Soko et Vincent Dedienne et, en séance jeune public, sera présenté le film d’animation de Rémi Chayé, Calamity, Une enfance de Martha Jane Canary.
Un jury francophone prestigieux
Après Catherine Corsini l’an dernier, c’est l’acteur/réalisateur/scénariste Xavier Legrand qui présidera le jury de cette nouvelle édition. Le cinéaste, multi-primé pour son court métrage Avant que de tout perdre et son long métrage Jusqu’à la garde, sera accompagné de diverses personnalités du cinéma francophone : le musicien et compositeur Rob (Belle Epine, Grand Central, Planétarium, Le Bureau des légendes, Radiostars…), l’acteur et chanteur Loup-Denis Elion (Scènes de ménages, Meurtres à Lille…), l’actrice belge Marie Gillain (L’Appât, Coco avant Chanel, Toutes nos envies…) et l’actrice/réalisatrice française Clémence Poésy qu’on a récemment vue dans Tenet de Christopher Nolan et qui a présenté son court métrage Le Coup des larmes dans de nombreux festivals dont Saint-Jean-de-Luz. Un jury venu d’univers différents, des films d’auteur aux blockbuster internationaux, en passant par les séries françaises et britanniques et qui est un marqueur fort de l’éclectisme que porte en étendard la manifestation luzienne.
7èmé édition du Festival International du Film de Saint-Jean-De-Luz – du 5 au 11 octobre 2020 – fifsaintjeandeluz.com