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Ivan Mitifiot : “Écrans Mixtes est un festival qui fait le lien entre la mémoire queer et le contemporain”

par | 3 Mar 2022 | CINEMA, Non classé, z - 2eme carre gauche

Le festival de cinéma queer lyonnais Écrans Mixtes, dont FrenchMania est partenaire, s’est ouvert hier soir avec la projection de Moneyboys. Son directeur artistique et fondateur, Ivan Mitifiot, a présenté à FrenchMania les grandes lignes de cette édition 2022 qui s’achèvera le 10 mars avec, pour la première fois, une remise de prix…

Pour cette 12ème édition, la grande nouveauté c’est que le festival Ecrans Mixtes créé une compétition, pouvez-vous nous en dire plus ?

Ivan Mitifiot : Après onze éditions, Écrans Mixtes est devenu une référence dans la région mais aussi pour les professionnels. L’idée d’organiser une compétition avec huit films indépendants, c’est participer à la mise en lumière d’artistes contemporains et les aider, grâce à la dotation offerte par notre partenaire Mastercard à la distribution du film lauréat. L’idée c’est d’avoir un prix qui ne soit pas qu’honorifique mais qui soit une vraie aide à la diffusion du film, 5000 euros pour le ou la cinéaste et 5000 euros pour le distributeur ou futur distributeur français qui aura un an pour se manifester. Nous avons sélectionné huit films, documentaires et fictions, avec comme ligne éditoriale l’idée de s’ouvrir à des pays « empêchés », le Rwanda ou la Georgie cette année, et à des films plutôt fragiles économiquement.

Comme chaque année, une rétrospective met à l’honneur un ou une cinéaste queer et de nombreux invités font le déplacement. Qui sont les artistes mis en lumière par cette douzième édition ?

Nous sommes un festival qui crée le lien entre le patrimoine ou le matrimoine, la mémoire queer et le contemporain comme le prouve le programme de cette édition. Cette année la rétrospective est dédiée à Catherine Corsini qui sera également la présidente de notre premier jury. Nous diffusons huit de ses films et lui avons donné une carte blanche pour la clôture. Catherine a choisi un grand film féministe que tout le monde a vu mais que peu ont vu en salle : Thelma et Louise. Cela va être une expérience de salle magnifique de revoir ce film qui, en 1991, mettait en valeur deux grand personnages féminins radicaux qui ne renoncent jamais. Nous sommes aussi heureux de montrer un téléfilm réalisé par Catherine Corsini pour Arte, Jeunesse sans dieu, qui parle de la montée du nazisme dans les années 30, un très beau film qui ouvrira sa rétrospective. Catherine donnera aussi une masterclass samedi 5 mars au Théâtre des Célestins et nous organisons une séance gratuite de La Fracture à destination du personnel soignant. Nous avons aussi invité Bertrand Mandico pour trois doubles séances, l’une de ses courts, une séance de ses longs et une carte blanche pour laquelle il a choisi Les Prédateurs, fameux film new wave de vampires bisexuels que nous montrerons en 35 mm.
Cette année qui marque le centenaire quasiment jour pour jour de la naissance de Pier Paolo Pasolini, notre hommage est dédié à son acteur fétiche, enfant de la rue devenu son double lunaire et poétique Ninetto Davoli pour deux films et une masterclass à l’Institut Lumière.
Et nous organisons notre focus thématique, après le « novo queer cinema » brésilien et le female gaze dans le cinéma queer, s’intéresse au renouveau du regard féminin dans le Maghreb. Et la réalisatrice allemande Monika Treut viendra le 8 mars présenter son dernier film Genderation et une carte blanche avec le documentaire de Elfi Mikesch, What Shall We Do Without Death, qui raconte une histoire d’amour lesbien dans une maison de retraite. Nous proposons aussi Down in Paris du cinéaste indépendant Antony Hickling et un programme autour du réalisateur trop peu connu François Zabaleta. Et nous aurons une belle avant-première de La Revanche des crevettes pailletées qui est un film très grand public et qui fait du bien ! Il y en vraiment pour tous les goûts et nous sommes très attachés aux séances gratuites, il y en a douze ainsi que les masterclass qui sont en accès libre.

Le festival privilégie le 35 mm dès que c’est possible, pourquoi c’est important pour vous ?

Le festival diffuse cette année six films en 35 mm et nous y sommes très attachés car il n’y a presque plus que dans les festivals qu’on peut voir des films dans ces conditions. Notre regard est tellement habitué à la HD que cela fait du bien de revivre collectivement des films avec cette fragilité de la séance.

Plus d’infos sur le site : https://festival-em.org/festival/

Tous les films en compétition :

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