Meuf actuelle
Elle s’appelle Prune, elle a 25 ans et passe ses soirées dans une cave parisienne à roder les vannes de son futur one-woman-show. Prune se rêve humoriste – et première partie de Florence Foresti évidemment – mais jusqu’ici le souffle et l’inspiration manquent. Pas de rires dans la salle ? Tant pis, un gage, c’est le pacte entre les artistes du comédie-club. Prune doit embrasser un type assis à la terrasse du café-théâtre. Un inconnu, plus âgé qu’elle. Il s’appelle Francis (excellent Jonathan Lambert), et ce baiser que Prune lui donne n’est que le premier d’une longue liste. De quoi reprendre du souffle, et trouver enfin sa matière à faire rire. C’est sa relation avec Francis qu’elle va offrir en pâture au public. Comédie de 8 épisodes de 26 min, créée par Agnès Hurstel, Léa Domenach et Victor St Macary, Jeune et Golri fait le portrait d’une jeune femme pleine d’esprit et de névroses qui n’a pas peur des gages qu’on lui donne, mais plutôt de s’engager, aussi bien professionnellement que sentimentalement parlant. C’est Agnès Hurstel elle-même qui joue le personnage de Prune. Elle lui apporte toute sa fraicheur et son naturel, son bagout et son caractère affirmé. Et il faut avoir du caractère face à l’autre femme de la vie de Francis, Alma, 9 ans, incollable sur Napoléon. Un sacré (petit) personnage – baptisé “Mini Merkel” – qui va donner du fil à retordre à Prune. Bien écrit, toujours drôle, sacrément juste, cette réjouissante série réalisée par Fanny Sidney (Camille dans Dix pour Cent) fourmille d’idées et de trouvailles originales. Elle manie premier et second degrés à merveille, marie différentes familles d’humoristes entre elles et aborde avec légèreté des thèmes pas si légers, comme le passage de l’enfance à l’âge adulte (que la génération de Prune retarde le plus possible) ou la difficulté à communiquer avec les gens qu’on aime. Des blagues, du sexe, des mythos, du clash, du sentiment, Jeune et Golri a tout pour elle, et peut compter sur la solidité de son casting : Marie Papillon, Thomas Gioria (Jusqu’à la garde), Baya Kasmi, Ophélie Kolb (Dix pour cent, Amanda) et la jeune Jehanne Pasquet (Alma). Irrésistible.
Réalisée par Fanny Sidney. 8 x 26 min. Diffusée dès le 2 septembre sur OCS City.
OCS City – Romain Carcanade