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Le film québécois “Dissidente” triomphe à Saint-Jean-de-Luz

par | 7 Oct 2023 | Reportage

Le cinéma québécois a été, une fois de plus, à l’honneur pour le 10ème anniversaire du Festival international du film de Saint-Jean-de-Luz. Le festival est coutumier du fait puisque c’est ici qu’avait été révélée sur le territoire français la talentueuse réalisatrice québécoise Sophie Dupuis (Prix de la mise en scène et double prix d’interprétation partagée par Théodore Pellerin et Jean-Simon Leduc pour Chien de garde en 2018, Première française de Souterrain en 2020) et qu’avait triomphé Sympathie pour le diable de Guillaume de Fontenay (Grand Prix, Prix d’interprétation pour Niels Schneider, Prix du jury jeunes et Prix du public en 2019). Le jury, mené cette année par la comédienne/réalisatrice/scénariste/chanteuse Agnès Jaoui a choisi de donner son Grand prix et son prix d’interprétation féminine (Ariane Castellanos) au film franco-québécois Dissidente de Pier-Philippe Chevigny qui met en scène une jeune traductrice qui va prendre fait et cause pour des travailleurs guatémaltèques exploités par l’entreprise qui l’emploie. Le film, qui a décidemment convaincu largement l’audience luzienne, remporte également le Prix du public.

L’autre grand vainqueur, c’est le cinéaste turc Nehir Tuna dont le merveilleux Yurt qui raconte la fin de l’enfance du jeune Ahlmet dans un pensionnat coranique, remporte, après un passage remarqué à Venise, le Prix de la mise en scène et le Prix du jury presse du Syndicat Français de la critique mené par Brigitte Baronnet d’Allociné. Pour compléter ce palmarès, un prix d’interprétation a été remis au jeune comédien des Trois fantastiques, un teen movie surprenant de Michaël Dichter et le Prix du jury jeunes a été attribué à L’Homme d’argile d’Anaïs Tellenne qui a aussi reçu une mention spéciale du jury d’Agnès Jaoui et qui décortique la relation ambiguë entre Emmanuelle Devos, artiste contemporaine, et Raphaël Thierry, gardien de sa maison de famille. On regrettera l’absence au palmarès du film précis et tenu de la Belge Delphine Girard qui, avec Quitter la nuit, s’attaque aux conséquences d’un viol, ainsi que de Rossoperenza, film coup de poing à la mise en scène audacieuse et inventive de l’Italienne Annarita Zambrano ou des Lueurs d’Aden, drame yéménite lumineux d’Amr Gamal sur l’avortement.

Les 10 ans de ce festival, mené avec chaleur et simplicité par son directeur artistique Patrick Fabre, auront été marqués par une ouverture souriante avec la comédie Les Rois de la piste de Thierry Klifa, président du jury 2021, et la présence flamboyante de la présidente du jury qui a chanté en duo avec Alex Beaupain, venu fêter en ami cet anniversaire d’un concert inaugural intimiste. Agnès Jaoui a également donner une masterclass autour de son premier film suite à la diffusion du Goût des autres mais également par les classes de maître généreuses et passionnantes du comédien Guillaume de Tonquédec, membre du jury et du réalisateur et scénariste Thomas Bidegain venu présenter son nouveau film, Soudain seuls.

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