Tout l’été, FrenchMania propose à plusieurs de ses talents cinéma préférés de répondre à son French’Questionnaire ! Après Lidia Terki (Paris la Blanche) et Bertrand Mandico (Les Garçons sauvages), c’est au tour du réalisateur Morgan Simon de nous dévoiler ses goûts en matière de cinéma français ! Diplômé de la Fémis et membre du jury de la Queer Palm 2018, Morgan Simon se révèle au grand public en 2017 avec Compte tes blessures, nommé au Prix Louis-Delluc du meilleur premier film. Il y met en scène un jeune chanteur, à fleur de peau, qui noue une intrigante relation avec la nouvelle femme de son père. Souvent qualifié de jeune héritier de Maurice Pialat, Morgan Simon cite d’ailleurs A nos amours dans son Top 3, mais aussi L’Atalante de Jean Vigo ou Le Mépris de Jean-Luc Godard.
Je pourrais vivre dans Holy Motors de Leos Carax, toutes les vies y sont possibles ! – Morgan Simon
Le film français à voir seul l’été, les volets fermés, quand les autres sont à la piscine ou à la plage ?
Morgan Simon : Pourquoi s’enfermer quand les autres s’amusent ? À moins d’avoir une jambe cassée… Partons de ce postulat alors, les meilleurs étés sont ceux vécus par procuration. Je dirais La Maman et la Putain de Jean Eustache. Il s’agit de bien réfléchir avant de s’engager dans une aventure amoureuse, même pendant les vacances… L’amour, c’est sérieux. Si ce n’est pas une jambe cassée mais un cœur brisé, Le Samouraï de Jean-Pierre Melville ou L’Étrangleur de Paul Vecchiali ne feraient pas de mal. Les tueurs au cinéma, ça réconforte toujours.
Le film français ou francophone que vous revoyez régulièrement entre potes et dont vous répétez les répliques entre deux sessions de barbecue ?
M.S : C’est arrivé près de chez vous de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde. Des dialogues méchamment jouissifs, Poelvoorde à son meilleur, définitivement culte.
Le film français qui vous donne envie de galocher votre voisin ou voisine de canapé ?
M.S : Les nuits de la pleine lune d’Éric Rohmer. Pascale Ogier embrume les sens, contamine les corps. Ogier, c’est viral.
Un film français dans lequel vous pourriez vivre à l’année longue ?
M.S : Holy Motors de Leos Carax, toutes les vies y sont possibles, le glamour, le quotidien, le cinéma, les limousines… et les chimpanzés à domicile. Sans oublier La Guerre des Boutons d’Yves Robert pour le plaisir immortel d’être enfant et de jouer à la guerre.
Un héros ou héroïne français(e) de fiction que vous adoriez enfant ?
M.S : Bandian, le héros du Ballon d’Or de Cheik Doukouré. Jeune paysan guinéen et apprenti footballeur, Bandian gravit les échelons en Afrique jusqu’en Europe pour devenir un grand joueur. J’ai passé une bonne partie de ma vie dans les cités de banlieue parisienne, Bandian était un exemple.
Le réalisateur ou la réalisatrice français(e) dont vous avez vu tous les films ?
M.S : Jean Vigo (facile, y en a que quatre !) et Maurice Pialat. Tout y est.
Le film français et/ou francophone de l’année pour vous ?
M.S : Seulement six mois se sont écoulés, mais je dirais en francophone Girl de Lukas Dhont et en français Un Couteau dans le cœur de Yann Gonzalez. Le cinéma français a besoin de ce genre de films, d’ouvrir des horizons qui boostent l’enthousiasme. J’attends aussi avec impatience le prochain Salvadori.
Votre actualité prochaine ? Films en préparation ?
M.S : Je suis en post-production d’un prochain court-métrage et travaille sur mon deuxième long.
Propos recueillis par Léo Grillet
Photo article : Portrait de Morgan Simon par Johan Bergmark.
Photo rubrique : “Ava” de Léa Mysius / crédits Bac Films