Après un début de carrière à l’adolescence et des rôles de plus en plus visibles, l’année 2022 est celle de la consécration pour le comédien qui vient de fêter ses 29 ans. Victor Belmondo est à l’affiche de deux séries, Miskina, la pauvre et Notre-Dame, la part du feu et incarne l’un des personnages-clés de l’adaptation cinéma, par Olivier Peyon, du roman-culte de Philippe Besson, Arrête avec tes mensonges, en salles le 22 février prochain. Le comédien s’affirme de projet en projet et son interprétation du personnage de Lucas puise dans sa modernité comme dans sa détermination. Rencontre au Festival des Arcs.
Quel regard portez-vous sur votre début de carrière ?
Victor Belmondo : Le tout début c’était à 10 ans dans un court métrage et c’est vraiment là, sur le plateau, que je me suis dit que c’était ça que je voulais faire : jouer. Ensuite, j’ai eu des petits rôles à droite, à gauche mais ça a pris un peu de temps mais, de fil en aiguille, les rôles ont grossi, les projets se sont multipliés et j’espère que ça va durer. Je vais faire de mon mieux pour que cela dure. Je sais que cela peut s’arrêter à tout moment.
Comment avez-vous réagi à la lecture du scénario du film d’Olivier Peyon ?
Victor Belmondo : Je l’ai lu tout de suite, d’une traite, et je l’ai trouvé magnifique. Lucas, le personnage qu’on me proposait m’est apparu immédiatement très intéressant dans sa complexité, dans sa quête. J’avais hâte de rencontrer Olivier et de passer les essais, j’espérais que ça marche. Je n’avais pas lu le livre de Philippe Besson et j’ai décidé de ne pas le lire avant de tourner, en concertation avec Olivier qui m’a tout de suite dit que mon personnage dans le film était très loin de celui du livre. Et, cela m’intéressait d’arriver vierge et de proposer un personnage et sans être influencé par autre chose.
Sans dévoiler l’intrigue, le personnage de Lucas s’inscrit dans une masculinité très moderne, notamment dans son rapport à l’homosexualité, cela vous-a-t-il inspiré ?
Victor Belmondo : C’est effectivement moderne et intéressant et j’étais très content qu’on me propose un personnage comme celui-là. Il a, à mon sens, la façon la plus saine d’aborder ces questions-là. Accepter les choses sans en faire une question ou un problème, c’est proche de ma vision, de ma façon naturelle d’aborder ces sujets. Là-dessus c’était facile, mon travail a surtout porté sur les questionnements propres à Lucas, sur ce qu’il recherche, ce qu’il a besoin de comprendre, ses enjeux personnels.
Comment avez-vous travaillé avec Guillaume de Tonquédec, votre principal partenaire dans le film ?
Victor Belmondo : On sent que mon personnage observe beaucoup le personnage de Stéphane Belcourt, interprété par Guillaume de Tonquédec et s’en amuse. Il sourit devant sa maladresse dans certaines situations mais, en même temps, ils viennent tous les deux du même endroit, ils ont les mêmes racines, ils ont grandi là. Ils ont eu besoin d’aller ailleurs pour différentes raisons qui sont plus liées à leurs conflits intérieurs qu’au lieu. Avec Guillaume, nous avons simplement fait une lecture en compagnie de Guilaine Londez et d’Olivier Peyon et, tout se suite, il s’est passé quelque chose de très fort entre lui et moi. Il y a eu un truc évident et c’est aujourd’hui un ami très cher, quelqu’un qui compte pour moi. Ce qu’on a créé de fort, instinctivement, hors caméra, nous a aidé et nous nous sommes laissé, l’un et l’autre, la place pour jouer, on s’est beaucoup écouté. Les scènes n’étaient pas faciles à jouer et cette écoute, cette bienveillance, nous ont beaucoup aidé.
Quels sont vos projets ?
Victor Belmondo : J’ai tourné dans la série Bardot, dans laquelle j’interprète le rôle de Roger Vadim. C’était génial à jouer et tourner avec Danièle et Christopher Thompson était une expérience formidable. J’ai aussi tourné dans le prochain film de Jean-Pierre Améris (Changer le sens des rivières, NDLR) avec Louane, Michel Blanc et Philippe Rebbot.
Arrête avec tes mensonges d’Olivier Peyon, en salles le 22 février 2023