J’aime les tournages, les troupes, cet endroit où toutes les personnalités et énergies différentes se rejoignent quelques minutes le temps des prises, tendues exactement vers le même but : la création – Guillaume Gouix
Le film français ou francophone à voir seul l’été, les volets fermés, quand les autres sont à la piscine ou la plage ?
Guillaume Gouix : Les Enfants du paradis de Marcel Carné. Au frais, pendant la canicule ça serait parfait. La durée du film, la poésie de Prévert, les longs plans de Marcel Carné, les amoureux de Paris, le vieux noir et blanc, l’esprit et la vivacité des dialogues, puis la voix d’Arletty et l’irrévérence de Pierre Brasseur. Il y a un côté nostalgique d’une époque que je n’ai pas connu, mais qui va parfaitement aux vacances.
Le film français que vous revoyez régulièrement entre potes et dont vous répétez les répliques entre deux sessions de barbecue ?
G.G : La Cité de la peur d’Alain Berbérian reste LA comédie indémodable.
« – Parlez moi de vous plutôt !
– Non moi c’est Odile, Pluto, c’est l’ami de Mickey.
– Non plutôt c’est le chien de Mickey , l’ami de Mickey c’est Dingo. »
Je ris…
Le film français qui vous donne envie de galocher votre voisin ou voisine de canapé ?
G.G : La Fiancée du pirate de Nelly Kaplan. L’érotisme se nomme Bernadette (Lafont).
Un film français dans lequel vous pourriez vivre à l’année longue ?
G.G : La Nuit américaine de François Truffaut. Oui, j’aime les tournages, les troupes, cet endroit où toutes les personnalités et énergies différentes se rejoignent quelques minutes le temps des prises, tendues exactement vers le même but : la création. Il y a quelque chose de magique. Et puis vivre avec François Truffaut , Jean-Pierre Léaud, Dani , Nathalie Baye, Jacqueline Bisset à l’année, ça me va.
Un héros ou héroïne français(e) de fiction que vous adoriez enfant ?
G.G : C’était plutôt pré ado, mais j’aimais tellement Tomasi du Péril jeune de Cédric Klapisch. L’arrogance, le rire bruyant, les yeux moqueurs et torturés de Romain Duris. C’était si cool à regarder, si jouissif ce film.
Le réalisateur ou la réalisatrice français(e) dont vous avez vu tous les films ?
G.G : Maurice Pialat, et sa série télé La Maison des bois, aussi, qui est incroyable de réalisme.
Le film français de l’année pour vous ?
G.G : L’an dernier en 2017, je dirais Simon et Théodore de Mikaël Buch. De par sa simplicité, son exubérance. Le côté jeune héros russe. J’ai tout aimé. Les acteurs, l’écriture. Il y a quelque chose de jubilatoire dans ce film. J’aime les narrations simples qui servent les sentiments. Et là, j’étais comblé.
Votre actualité prochaine ?
G.G : Alors il y a quelques projets qui sont encore à définir, mais ceux qui sortent prochainement sont Les Confins du monde de Guillaume Nicloux, un film de guerre hypnotique, et Les drapeaux de papier (titre provisoire) de Nathan Ambrosioni, le premier long d’un jeune petit prodige de 18 ans. Sinon, j’ai fait des participations dans Celle que vous croyez de Safy Nebbou avec Juliette Binoche et François Civil et dans Les footeuses que l’on vient de finir, une comédie sociale et chorale signée Mohamed Hamidi.
Propos recueillis par Léo Grillet
Photo article : Copyright Romain Rigal
Photo rubrique : “Ava” de Léa Mysius / crédits Bac Films